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Voyage au coeur du country

Voyage au coeur du country

Voyage au coeur du country

Collaboration spéciale de Melissa Maya Falkenberg.

Un homme dans les quenouilles (on se demande bien ce qu’il fait là); il en coupe une couple et les met dans son pick-up. Puis, sur un air de guitare préparatoire, des tentes-roulottes fraîchement débarquées de la highway, venues paisiblement s’installer près de la boucane des stands à hot-doyes, des chapiteaux, des pots de quenouilles. Ah! Là on comprend. Quelques plans, quelques secondes, et la réalisatrice Carole Laganière a déjà planté chacun d’entre nous en plein cœur d’une microgalaxie mobile que nous connaissons tous (peut-on parler d’inconscient collectif?) et ne connaissons pas à la fois : le festival western. Efficace.

Sur le site de l’ONF, il existe cette magie. La possibilité de vivre le noir et blanc ou le très moderne, et parfois, comme avec ce film, le ni très vieux ni très nouveau. J’ai vu Country pour la première fois au cinéma – je me rappelle – à sa sortie en 2005. Enfin, m’étais-je dit, quelqu’un a décidé de démasquer cette musique microgalactique si forte… si intemporelle.

Parce que pour moi, le country, c’est ça. Une culture, certes, mais avant tout un genre musical. Un genre qui, depuis les années 1920 aux États-Unis, depuis le old-timey et ses violons carillonnant hymnes et danses dans l’impénétrabilité des Appalaches, n’a cessé de grandir et de voyager, jusque sur l’avenue Broadway à Nashville, et jusqu’au champ de quenouilles près de chez vous. Quatre-vingt-dix ans d’histoire, vous imaginez? Pas juste des concours d’attrapage de cochon, des « paroles simples », comme « qui disent », ou de la pop avec tout ce qui vient avec, paille et paillettes cheap. Plutôt ça : une variété de styles tous plus distincts les uns que les autres, et pour lesquels il me faudra plus qu’une vie – je ne sais bien pas ce que je vais faire – pour parfaitement étudier.

Soyez prévenus : il en est tout autrement dans le Country de Laganière, dont l’angle n’est pas la musique, mais l’importance des festivals western dans le quotidien de certaines personnes, qui y trouvent guérison et réconfort. Des cœurs effondrés, sauvés par la fraternité d’une danse en ligne. Et parce que personne ne me l’avait dit, ça, à moi, avant la projection au défunt Ex-Centris, j’en étais sortie remuée.

Pour tout dire, encore aujourd’hui, je ressens un certain malaise devant les festivaliers présentés dans Country; y en a pas un, câline, qui ne parle pas d’affaires noires, la mort et l’inceste par exemple. (À l’exception de Jici Lauzon, thank god, qui vient égayer le portrait un peu.) Mais puis-je en vouloir à madame Laganière ? Non. Dans toute production, s’époumone ou sommeille une subjectivité. La vision du réalisateur, du caméraman. Et pardieu, ces images, elle ne les a pas inventées. Les festivaliers choisis ont parlé avec leur cœur, sans artifice, et représentent une réalité qu’il serait snob d’ignorer.

« Six milliards de solitude », chante Daniel Bélanger. « Six milliards, ça fait beaucoup de seuls ensemble », chante-t-il aussi, mais pour une fois, du haut du spoutnik, au-dessus de ces microgalaxies, le concept d’être ensemble n’est pas de la bullshit.

 

Melissa Maya Falkenberg oeuvre dans divers médias à titre d’animatrice et chroniqueuse, notamment à Vox Montréal et Radio-Canada. En lien avec ce billet, vous pouvez également visionner Folk toi folk moi, la websérie, sa série de reportages sur les multiples facettes de la musique country, ainsi que Studio Home Sweet Home, site officiel du studio d’enregistrement qu’elle a cofondé.

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