Retour sur le lancement du coffret Unikkausivut : transmettre nos histoires – 1re partie
Récemment, par une magnifique soirée d’automne à Ottawa, des centaines de personnes de partout au pays se sont rassemblées au Musée des beaux-arts du Canada à l’occasion du lancement d’Unikkausivut : transmettre nos histoires. Nous aimerions vous en présenter quelques-unes…
Daniel Pottle, ministre des Finances du gouvernement du Nunatsiavut, n’a rien du politicien typique. Ou à tout le moins, de l’image stéréotypée que nous en avons. Vous voyez le genre… plutôt distant, légèrement guindé et complètement absorbé par ce qu’il faut dire et ne pas dire.
Lorsque j’ai fait la connaissance du ministre Pottle, son attitude chaleureuse et sa sincérité m’ont frappée. Et quand je lui ai demandé ce qu’il ressentait après avoir visionné les quatre films présentés au moment du lancement, il n’a pas cherché à dissimuler son émotion.
« C’est une véritable leçon d’humilité, m’a-t-il répondu les yeux brillants. [Les films] remuent une foule d’émotions vraiment difficiles à décrire. C’est tout simplement un honneur de voir enfin les Inuit du Canada occuper l’avant-scène au pays et être reconnus en tant que citoyens canadiens à part entière. C’est formidable! »
Daniel Pottle songe à sa mère et à son père et à ce que cette collection aurait signifié à leurs yeux. « Comme une grande partie de notre population, souligne-t-il, mes parents se sont vu refuser le droit à leur propre culture, à leur propre langue, le droit d’être fiers de ce qu’ils étaient. On les a amenés à se sentir inférieurs aux autres peuples. Une collection comme celle-ci, qui rend hommage à cette culture et à cette langue, leur aurait selon lui montré ‟que [leur peuple est] tout aussi particulier et unique que n’importe quel autre au pays et qu’il est l’égal des autres”. »
Voilà une affirmation que la jeune génération a évidemment besoin d’entendre, elle aussi. Le ministre Pottle estime que ces films auront de l’importance pour ses neveux et nièces, en particulier ceux qui ne vivent pas au Labrador. « Ce sera pour eux un autre moyen d’en apprendre davantage sur leur histoire et sur leur identité. » Et ils pourront faire voir à leurs amis quelque chose de concret.
Certains se laisseront peut-être intimider par l’importance de la collection – 24 films couvrant 70 ans de la vie des Inuit – mais pas Daniel Pottle. Lorsque je lui demande combien de temps il lui faudra pour la visionner au complet, il secoue simplement la tête en disant : « Je crois que je pourrais m’asseoir et tout regarder d’un trait! »
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À propos d’Elizabeth Robertson, collaboratrice invitée
La principale occupation d’Elizabeth? C’est CBC Radio. Elle adore jouer avec les ondes sonores et a contribué à toutes les émissions d’actualités présentées au Québec. À l’heure actuelle, elle est d’ailleurs productrice adjointe de l’émission-réseau C’est la vie, dans laquelle elle se plaît à réaliser des documentaires et à poser des tas de questions. Vous l’aurez peut-être également entendue dans deux autres excellentes émissions, soit Dispatches et Tapestry. Elizabeth s’est vu décerner une médaille de bronze au New York Festival International Radio Awards de cette année pour la narration de son documentaire Malcolm. Elle se passionne depuis toujours pour le travail de l’ONF.