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Ateliers cinéma sur l’Île Fogo

Ateliers cinéma sur l’Île Fogo

Ateliers cinéma sur l’Île Fogo

« J’ai une question pour les jeunes dans l’assistance », déclare une maman, assise au premier rang du e-cinéma de l’île Fogo (j’apprends plus tard qu’elle est aussi journaliste pour le quotidien de l’île) :

« Est-ce qu’il y en a parmi vous qui, après votre semaine d’ateliers, se voient faire carrière en cinéma ou à la télé? »

Tout de suite des mains levées. Un des garçons les plus zélés en atelier lève sa main en premier, suivi par d’autres, même les plus timides, qui n’ont pas peur d’afficher leur enthousiasme.

Applaudissements et accolades chaleureuses dans la salle.

Oui, c’est impressionnant de voir à l’écran les images qu’on a tournées en semaine et d’avoir parents et familles comme témoins de ses premiers efforts cinématographiques! Pour ma part, c’est cette étincelle, ce déclic – une manifestation enthousiaste de la part des jeunes – qui fait s’évanouir fatigue et doutes, transfigurés en « fierté d’enseignant ». Un moment de bonheur!

Ma collègue de la Médiathèque de Toronto, Jessie Curell, m’accompagne pour la séance questions-réponses après le visionnage. Ensemble, nous expliquons aux membres de la communauté la raison de notre visite.

J’arrive sur l’Île Fogo en provenance de Montréal le 10 avril 2011 (et Jessie, de Toronto) dans le cadre d’une initiative organisée par la fondation Shorefast et l’ONF. Le but de notre visite est d’offrir des ateliers d’initiation au cinéma d’animation et au documentaire à des jeunes du Fogo Island Central Academy, âgés de 11 à 14 ans. Notre visée pédagogique, c’est d’offrir des outils pratiques et critiques aux jeunes et aux enseignants qui désirent aborder des thématiques communautaires et personnelles dans le cadre de projets de création audiovisuelle narratifs.

Notre offre se décline comme suit :

  • Un atelier d’initiation au cinéma d’animation offert à deux reprises deux jours consécutifs (les 11 et 12 avril), pour les élèves de 7e et de 8e année respectivement.
  • Un atelier d’initiation au documentaire offert sur deux jours (les 13 et 14 avril), pour les élèves en 9e année.

Dès notre premier atelier, nos jeunes sont très réceptifs, enthousiastes, et montrent une soif d’expérimenter! Des enseignants curieux passent aussi à notre local pour observer le processus de création et nourrir leurs propres idées de projets.

Pour l’atelier d’animation, nous effectuons un transfert rapide des notions de l’animation (arrêt sur image) dans le contexte narratif des personnages en action. Une série d’exercices de dessins animés sur folioscope sont soutenus par des improvisations de pixilation, le tout complété par un travail de scénarisation en équipe, et l’animation de personnages en pâte à modeler dans un décor 3D.

Avec un temps de tournage limité à 45 minutes par équipe de production, Jessie et moi insistons sur le besoin d’une bonne préparation au tournage. Les jeunes ont un rapport de créativité spontané avec le médium proposé : la pâte à modeler. Une fois les personnages confectionnés et le travail de structuration narrative complété – le scénarimage – arrive enfin le moment du tournage. Les équipes de production réalisent à tour de rôle leurs petites scène animées sur des plateaux de tournage, pour en visionner les résultats sitôt après!

Premier déferlement d’applaudissements 😉

Fiers d’avoir relevé notre défi des contraintes de temps, nous tentons une seconde fois notre chance le mercredi matin. Pour l’atelier documentaire, nous avons un jour et demi pour enseigner les techniques de production et de postproduction, et faire des documentaires! C’est Jessie qui restructure le cours pour en distiller une pratique documentaire épurée, axée sur l’art de l’entrevue. Alors, on tourne!

Nous débutons notre atelier avec un survol historique et contemporain du court métrage documentaire. Cela permet de présenter quelques notions critiques et de mettre en contexte le travail des jeunes. Après un exercice d’entrevues filmées, le véritable travail commence : une discussion orientée pour articuler des enjeux, thèmes et petites histoires de quartier, bref, ce qui se trame dans les esprits et vies des habitants de l’Île.

Le choix des jeunes s’orientent vers quatre sujets de documentaire: la fusion des municipalités, les services de l’hôpital et de la banque, et la biographie du restaurateur du coin. Des lieux de tournage tous à proximité de l’école, tiens!

Au cœur de l’approche, il y a toujours l’entrevue. Les jeunes identifient des interlocuteurs-clés pour leurs tournages et préparent une série de questions qui permettront de faire découvrir au public les enjeux et personnages de leurs courts métrages. Les tournages s’effectuent en après-midi. Remarquable de constater la débrouillardise des jeunes. Trépieds, perche-micro et caméra en main, ils se rendent aux lieux désignés et effectuent en temps record leurs entrevues filmées!

Fini le projet? « Eh, non, il ne fait que commencer », insiste Jessie! C’est effectivement au montage que le film va prendre forme. Donc, jour 2, c’est la journée dédiée à la formation au montage et au montage des courts métrages, avec musique, titres et génériques. Arrivée à 14 h, nous accourons au gymnase de l’école, ordi et câbles en main, pour une première présentation devant les classes en atelier.

La boucle se boucle le soir même, au cinema ONF situé au QG du Fogo Island Arts Corporation. Lui aussi, à deux pas de l’école. Nous voici donc deux animateurs fatigués, mais vivant ce moment d’exaltation comme dans un rêve!

Mais tout cela est une histoire vraie. C’est pour cela que j’aimerais remercier de tout mon cœur les jeunes et enseignants du Fogo Island Central Academy, si accueillants et enthousiastes, ma collègue Jessie et tous les gens qui nous ont soutenus au cours de cette expérience. Pour quand la suite?
Cette initiative a été rendue possible grâce à un partenariat entre Fondation Shorefast et l’Office national du film du Canada.

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