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Retour sur la première du film Le cirque

Retour sur la première du film Le cirque

Retour sur la première du film Le cirque

Nicolas Brault, talentueux cinéaste de l’ONF, a présenté son dernier film Le cirque en première mondiale lors de la compétition internationale de courts métrages du Festival des films du monde de Montréal (FFM) vendredi soir dernier. J’ai eu la chance de m’entretenir avec lui afin d’avoir ses impressions sur la soirée. Entrevue avec une figure montante du cinéma québécois.

Catherine Perreault : Tu étais présent vendredi pour la présentation de ton film Le cirque au Festival des films du monde de Montréal. Comment as-tu aimé de l’expérience?

Nicolas Brault : Je suis très satisfait. J’étais un peu inquiet avant la projection. J’ai toujours peur qu’il y ait des problèmes de son ou d’images, mais j’ai été heureux de voir que tout s’est bien passé. Le son était au bon niveau et l’image était de bonne qualité. Ils ont utilisé la copie 35 mm de mon film et c’est celle que je préfère. Je trouve que l’image est meilleure en 35 mm qu’en format numérique.

CP : Pour la première fois cette année, le comité de programmation du FFM a décidé de ne pas jumeler les courts métrages aux  longs métrages. Il a plutôt opté pour un programme spécial réunissant tous les courts métrages sur 87 minutes. Est-ce que tu as aimé cette formule?

NB : La projection de courts métrages en groupe est la norme dans plusieurs festivals de films. J’y suis habitué. Le concept a ses avantages et ses inconvénients. D’un côté, on rassemble tous les gens qui ont déjà un intérêt pour le court métrage dans une même salle au même moment. Par contre, il est plus difficile de se distinguer avec son film en tant que réalisateur et il est compliqué pour le public de se souvenir de tous les films qu’ils ont vus pendant la projection. Lorsqu’on présente un court avant un long métrage, on prend ce dernier par surprise. On va chercher un nouveau public qui ne se serait pas déplacé pour venir voir le film autrement. Quelle est la meilleure formule pour le FFM? Ce sera aux programmateurs d’évaluer l’intérêt du public.

CP : Parlant d’intérêt, est-ce que ce type de programme attire une grande assistance?

NB : Normalement, oui. Dans le cadre du FFM, on va pouvoir le confirmer mercredi seulement, à la suite de la deuxième projection. Celle de vendredi soir commençait à 21 h 30, ce qui est très tard. Le programme de mercredi débutera à 16 h 30, alors ce sera forcément différent. Il y aura peut-être plus d’affluence.

CP : On vous le souhaite. Est-ce que d’autres cinéastes ont assisté à la projection de vendredi?

NB : Oui et j’étais surpris de voir que d’autres cinéastes (ne faisant pas partie du programme) étaient venus voir les films en compétition. C’est toujours encourageant de se faire soutenir par ses pairs. Il y avait aussi une bonne proximité entre les cinéastes et l’auditoire. On a présenté tous les réalisateurs avant la projection des films. Il était donc plus facile pour le public de venir nous voir à la fin de la soirée. Pour ma part, j’ai eu le droit à un bon dialogue avec le gens et les autres cinéastes. J’ai reçu beaucoup de commentaires. Certains ont été très touchés par mon film.

CP : C’est d’ailleurs un de tes films les plus personnels. Il relate les événements entourant le décès de ta mère pendant la crise du verglas. Est-ce que tu es capable d’avoir une certaine distance avec ton film aujourd’hui, lorsque tu le vois projeté sur grand écran dans le cadre d’une compétition de festival?

NB : C’est effectivement une œuvre très personnelle. Je ne crois pas que je serais capable de me distancier de ce film un jour. Le sujet est beaucoup trop près de moi et me suit constamment.

CP : La présence de la mère est d’ailleurs très forte dans tes films. Il y a la maman oiseau dans Antagonia, la mère africaine dans Hungu, la mère mourante dans Le cirque… Est-ce un choix inconscient ou de ta propre volonté?

NB : On pourrait aussi voir une figure maternelle dans Îlot si l’on interprète la mer comme un symbole maternel. J’ai commencé à faire du cinéma après le décès de ma mère. Dans Antagonia, les pieuvres qui attaquent les deux volatiles illustrent un peu la maladie qui l’a atteint. Même si je ne suis pas prêt à réaliser un film documentaire sur les circonstances entourant la mort de ma mère, j’aborde toujours le sujet de façon figurée.

CP : Dans Le Cirque, tu as utilisé la méthode de la rotoscopie pour guider le mouvement et l’animation de tes personnages. Est-ce que c’était la première fois?

NB : Oui, c’était la première fois que j’utilisais la rotoscopie en tant que telle et que je faisais affaires avec des comédiens professionnels. Par contre, j’ai déjà utilisé des techniques similaires pour créer des effets spéciaux ou certaines animations dans mes autres films. Dans le fond, la rotoscopie est simplement le principe de dessiner par-dessus des images filmées de la réalité.

CP : En plus de travailler à l’ONF, tu collabores aussi avec le studio d’animation Folimage, en France.  As-tu fait Le Cirque ici ou de l’autre côté de l’Atlantique?

NB : J’ai co-scénarisé le film (avec Sylvain Charbonneau) et dessiné les maquettes à Montréal, mais l’animation et le tournage ont eu lieu en France. Je viens de terminer un autre projet avec Folimage. C’est une série pour enfants. La première partie est complétée, alors je suis de retour au Québec pour le moment. J’y retournerai lorsqu’ils vont entamer la deuxième partie.

CP : Tu arrives aussi d’un voyage au Brésil. Y étais-tu pour le plaisir ou pour le travail?

NB : Les deux! Je suis resté deux mois là-bas en appartement, alors j’ai apporté du travail. J’ai écrit un peu et j’ai quelques idées. Je me suis beaucoup inspiré du pays, des gens qui l’habitent et de la musique traditionnelle brésilienne. Il y aura peut-être un film au bout du compte…

CP : En attendant, nous irons voir Le Cirque à la deuxième projection prévue cet après-midi au Cinéma Impérial.

NB : Au plaisir de s’y voir!

Le cirque par Nicolas Brault
Présenté en compétition mondiale de courts métrages
Festival des films du monde de Montréal
Mercredi, 1er septembre, à 16 h 30
Billets : Réseau admission

Pour en savoir plus sur le film et sur son réalisateur, visionnez cet entretien réalisé par Michaël Léger (2010).

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