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Quelles sont les étapes de restauration et de numérisation de nos films ?

Voici le 2e reportage de Julie Matlin sur la conservation et la restauration de la collection de films de l’ONF.

« Maintenant que vous savez comment la collection de l’ONF est conservée, nous allons aborder la restauration et la numérisation de nos films.

Tout d’abord, il faut préciser que l’ONF fait très peu de restauration. Vous conviendrez qu’avec la taille de notre collection, ça prendrait une centaine d’années pour faire tout le travail. Nous nous contentons de faire des restaurations mineures : réparation des grosses égratignures et correction des couleurs (scène par scène pour l’ensemble du film). Nous restaurons aussi partiellement le son de certains films. Pour la raison mentionnée plus haut, tout dépend des priorités.

Le travail de restauration se fait sur un Datacine, sorte de téléciné qui génère des données (ce qui me rappelle cette vieille blague : Il y a 10 types de personnes dans le monde, ceux qui comprennent le code binaire et ceux qui ne le comprennent pas). Le Datacine traite deux signaux : données et vidéo. Lorsque nous travaillons sur un signal vidéo, c’est en général pour obtenir une bande originale, et lorsque nous traitons des données, c’est pour les envoyer le moment venu à une station où sera effectuée la correction des couleurs.

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Le Datacine

Attention, à partir d’ici ça devient assez technique…

Ce qu’il y a de merveilleux avec le Datacine, c’est qu’il peut traiter toutes sortes de formats vidéo. À partir d’une bande maîtresse, vous pouvez revenir à 525 lignes, vous pouvez faire de la HD ou du PAL. L’important est que vous pouvez passer d’un système à l’autre en utilisant la même liste de corrections scène par scène. Vous n’avez pas chaque fois à tout refaire depuis le début. Vous avez aussi la possibilité de modifier le format (panoramique, plein écran ou mode colonne) et compenser pour les différences en utilisant le même système.

Le Datacine sert aussi à numériser notre collection. Mais pour l’instant il ne s’agit pas d’une véritable numérisation parce que nous enregistrons le produit final sur une bande magnétique. La durée de vie de ces bandes devrait être de 10 à 15 ans environ. Techniquement, nous pourrions utiliser le Datacine pour effectuer de véritables numérisations sur disque dur, mais nous ne l’avons pas encore fait. Cependant, nous venons de faire l’acquisition d’un numériseur Arriscan, ce qui semble exciter au plus haut point toute l’équipe du service de Richard Cournoyer.

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Le numériseur Arriscan, objet de désir des geeks irrécupérables

L’idéal serait de scanner toute la collection puis de numériser chacune des images des films. Il faudrait pour chaque production partir de zéro. Chaque fois que nous effectuons un transfert nous utilisons toujours les meilleurs  matériaux originaux que nous pouvons trouver, qu’ils viennent de nos chambres fortes ou d’autres sites. Nous évaluons chaque interpositif, internégatif et tirage d’un même projet; c’est un procédé qui exige beaucoup de temps mais avec lequel nous pouvons reconstruire un film.

Le Datacine et l’Arriscan sont toutes deux des machines haute définition. Nous pouvons aller jusqu’à 6K, mais la quantité de mémoire requise serait alors problématique. Nous allons probablement viser le 4K. La question fait présentement l’objet d’un débat. Il est aussi possible que nous répartissions le travail entre les deux machines.

L’ordre dans lequel nous numérisons nos films dépend des priorités. Lorsque j’ai rencontré Richard, il y avait plus de 150 demandes sur son bureau. Toutes urgentes à n’en pas douter. À partir de la salle de projection, nos analystes de la collection (Marc et Albert) soumettent aux services appropriés une liste de films pour chaque étape de la programmation (blocs d’environ trois mois). Une fois les droits acquis, la liste est acheminée à la numérisation. Les autres demandes (pour d’autres clients, etc.) sont traitées au cas par cas.

Voilà, c’est tout ce que j’ai sur la conservation et la numérisation. S’il y en a un parmi vous qui est resté sur sa faim, faites-le-moi savoir et je vais approfondir la question. »

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