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Mini-leçon – Le silence : La réparation communautaire

Mini-leçon – Le silence : La réparation communautaire

Mini-leçon – Le silence : La réparation communautaire

Mini-leçon – Le silence : La réparation communautaire

Thèmes abordés :

  • Responsabilité citoyenne (reconnaissance sociale et juridique)
  • Diversité/héritage religieux
  • Gouvernements provincial et fédéral (modification des lois et commissions d’enquête)

Âge recommandé : 18 ans et plus

Le silence, Renée Blanchar, offert par l’Office national du film du Canada

Mots clés/sujets : Reconnaissance, victimisation, communautés, processus judiciaire et commissions d’enquête

Question directrice : Dans quelle mesure, comme citoyennes et citoyens, pouvons-nous contribuer à une transformation de nos collectivités afin de soutenir la reconnaissance sociale et juridique des victimes et des survivants et survivantes de violences à caractère sexuel ?

Avertissement : Sujets délicats, violence à caractère sexuel, victimisation

Traumavertissement : À l’écoute du documentaire et des différents témoignages qu’il présente, il est normal que les élèves puissent éprouver tout un éventail d’émotions (colère, frustration, tristesse, honte, etc.), ou encore que cela fasse ressurgir des événements douloureux ou traumatiques liés à leurs propres expériences de vie. Il est important qu’ils en parlent avec une personne ou un groupe de confiance pour les aider dans ce processus.

Synopsis pédagogique : Le silence, un documentaire exceptionnel de Renée Blanchar, permet, pour l’une des premières fois en Acadie, de faire la lumière sur un phénomène jusqu’alors gardé sous silence : la victimisation d’enfants par des figures d’autorité religieuses. Il permet également de comprendre que ce phénomène est présent dans l’ensemble des provinces canadiennes et dans le reste du monde. Plus encore, le documentaire nous pousse à la réflexion pour comprendre les actions institutionnelles, communautaires et juridiques mises en œuvre pour réparer les dommages causés aux victimes, à leurs familles et aux survivants. Il nous pousse également, comme citoyens et citoyennes, à nous interroger. Que pouvons-nous faire collectivement pour prévenir des situations similaires dans des organisations religieuses ou autres ? Comment pouvons-nous contribuer à la protection, à la réparation et à la reconnaissance des victimes et des survivants et survivantes ?

Notions clés à clarifier avant de commencer les activités :

Victime d’acte criminel : personne qui a subi une atteinte à son bien-être ou à ses droits à la suite d’un crime, ce qui a entraîné des conséquences psychologiques, physiques, sociales, émotionnelles, financières ou existentielles sur cette personne, ses proches ou un ensemble d’individus. L’état de victime a un caractère subjectif ; la victime n’en a pas nécessairement conscience. Voici quelques exemples parmi tant d’autres : un ou une enfant ; une personne avec un trouble de santé mentale ; une personne sous l’emprise d’une ou d’un partenaire abusif, d’un groupe religieux ou sectaire, d’un individu en position d’autorité ; etc.

Survivant ou survivante : personne « qui a échappé à la mort là où d’autres sont morts » (Robert, Rey-Debove et Rey, 2021). Le terme « survivant » ou « survivante » a une connotation plus positive, l’état de victime n’étant pas permanent (Fattah, 2010). Le rétablissement commence par le fait d’être une victime. En outre, on a tendance à attribuer une attitude plus passive à une victime et une attitude plus active à une survivante ou un survivant. Il est possible, pour toutes sortes de facteurs de risque ou du fait du simple hasard, d’être victime d’un acte criminel, mais cela ne signifie pas nécessairement que ce statut va être définitif et perdurer notre vie durant. Victime un jour ne veut pas obligatoirement dire victime toujours. Toutefois, survivre à un acte criminel ne veut pas non plus dire qu’on n’en vit plus les conséquences.

Activité 1 : Proposition de réparation de l’institution religieuse

Le Silence – La réparation communautaire (Extrait 1), , offert par l’Office national du film du Canada

Étape 1 : Analyse de l’information

Dans le documentaire de Renée Blanchar, les survivants et le juge Bastarache abordent le processus de conciliation proposé par l’Église pour réparer les dommages causés par la victimisation à caractère sexuel. À la lumière des témoignages présentés, en équipes de deux ou trois, les élèves font ressortir les points forts et les points faibles de ce processus de conciliation.

Étape 2 : Prise de position et débat

Après l’analyse des points forts et des points faibles de ce processus de conciliation, invitez les élèves à prendre position et à débattre des conséquences de ce processus dans la vie des survivants. Selon eux, est-ce que le processus de conciliation mis en œuvre par l’Église et piloté par le juge Bastarache a permis totalement, partiellement ou aucunement de reconnaître et de réparer les dommages causés aux victimes et aux survivants ? Les élèves forment de petits groupes et choisissent ensuite leur prise de position face au processus de conciliation. Il vous faut vous entendre sur le déroulement du débat afin que chaque membre de chacune des équipes ait un temps de parole. À la fin des échanges, la classe prend un moment pour revenir sur les positions de chacune des équipes. Les élèves essaient de reconnaître comment les prises de position de chacune des équipes ont permis de nourrir leur réflexion.

Résumé : Les provinces de l’Atlantique sont touchées depuis la fin des années 1980 par plusieurs affaires impliquant des prêtres catholiques pour crimes sexuels. Entre 1989 et 2018, 39 prêtres ont fait l’objet de dénonciations pour violence à caractère sexuel dans les médias, ou devant les autorités religieuses ou policières. De 2012 à 2014, le diocèse de Moncton a retenu les services du juge à la retraite Michel Bastarache afin de mener un processus de conciliation avec les victimes de crimes à caractère sexuel perpétrés par des prêtres de ce diocèse. Plus de 200 victimes ont raconté leur histoire, certaines abordant leurs expériences de victimisation pour la première fois. Plus de 18 millions de dollars devront être versés à certaines de ces victimes. À ce jour, les conclusions et les recommandations émises par le juge Bastarache dans le rapport qu’il a remis aux représentants de l’Église concernés n’ont pas été communiquées aux survivants ou à la population générale.

Activité 2 : Actions pour que la communauté reconnaisse les dommages subis par les victimes et les survivants et survivantes

Le Silence – La réparation communautaire (Extrait 2), , offert par l’Office national du film du Canada

Dans l’extrait, les hommes sollicitent une réparation communautaire. Discutez des effets possibles sur les survivants de la reconnaissance communautaire des dommages subis.

Étape 1 : Utilisez l’image où l’on voit les pompiers décrocher le nom de l’agresseur sur l’aréna pour réaliser l’activité. Invitez les élèves à déterminer, en petits groupes, comment l’action communautaire permet de réparer certains des dommages causés aux victimes et aux survivants et survivantes de violence à caractère sexuel.

Étape 2 : Toujours en petites équipes, les élèves discutent de ce qu’ils peuvent faire dans leur école ou leur milieu de vie, en tant que membres de la communauté, pour reconnaître et réparer la violence subie par leurs pairs et leurs paires. Ils partagent ensuite avec l’ensemble du groupe les solutions envisagées.

Résumé : Plusieurs tentatives de réparation des dommages subis par les survivantes et survivants d’abus sexuels commis au sein de l’Église ont été entreprises collectivement dans le monde. Au nombre de celles-ci, notons les enquêtes journalistiques, comme celle du Boston Globe, les recherches scientifiques et les commissions d’enquête. Ces différents moyens permettent de rendre visible un phénomène de victimisation. Par exemple, les recherches et les commissions d’enquête qui se sont tenues aux États-Unis (Massachusetts, Pennsylvanie), en Irlande, au Royaume-Uni, en Australie et aux Pays-Bas permettent de comprendre le phénomène, ses effets et les mesures correctives mises en place par les communautés pour réparer les dommages causés aux victimes. La première étude scientifique sur le phénomène a été mandatée en 2002. Le John Jay College of Criminal Justice (2004, 2006) a recueilli des données sur 10 667 plaintes déposées contre 4392 prêtres. Cette étude permet de constater que 4,3 % des prêtres catholiques américains ont fait l’objet d’allégations selon lesquelles ils avaient perpétré des sévices sexuels contre des enfants. L’enquête réalisée par un grand jury en Pennsylvanie a également permis de colliger des preuves contre 300 prêtres ayant commis des délits à caractère sexuel. Ces deux enquêtes ont permis de déterminer les moments où les allégations ont été rapportées aux autorités religieuses et de reconnaître le silence et l’inaction prolongée de différentes instances. La Commission royale d’enquête australienne a permis de comprendre comment la protection de l’Église et de ses dirigeants avait la primauté sur la protection des enfants.

Activité 3 : Que reste-t-il à faire pour soutenir les victimes et les survivants et survivantes ?

Le Silence – La réparation communautaire (Extrait 3), , offert par l’Office national du film du Canada

Les élèves font ressortir en groupe les solutions proposées dans les deux extraits et évaluent ensemble les avantages de chacune de ces solutions pour les victimes et les survivants et survivantes.

Résumé : Les propos de maître Talach et de la professeure Marie-Andrée Pelland permettent de constater que plusieurs actions sociales, judiciaires et politiques restent à accomplir pour prévenir la victimisation à caractère sexuel des enfants dans les organisations et pour soutenir les victimes et les survivants et survivantes au Nouveau-Brunswick et au Canada. L’amélioration de la protection des droits des victimes et la tenue d’enquêtes indépendantes ou la mise en place de commissions d’enquête dans certaines communautés permettraient de faire la lumière sur les dommages subis, mais également de comprendre le rôle d’institutions religieuses dans le maintien du silence et la protection des agresseurs. Pourtant, le Canada faisait figure de précurseur en 1989 avec la création de deux commissions d’enquête pour faire la lumière sur des allégations d’agressions physiques et sexuelles commises sur de jeunes garçons résidents de l’orphelinat de Mount Cashel à St. John’s, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, par des religieux membres de la communauté des Frères chrétiens (commission Winter et commission Hughes). Depuis, toutefois, les actions sociales et juridiques pour comprendre la réalité de survivants et survivantes dans les provinces de l’Atlantique sont peu nombreuses.

Passer à l’action

Pour favoriser une transformation sociale ou judiciaire dans nos sociétés, il faut inciter les citoyens et les citoyennes à passer à l’action. En petits groupes, les élèves choisissent une transformation sociale qu’ils veulent voir se réaliser dans leur communauté afin de favoriser la reconnaissance des dommages subis par des survivants et survivantes, et ils créent un texte ou un balado de mobilisation sociale. Ils doivent énoncer le problème, définir la solution et présenter l’action sociale proposée pour en arriver à une transformation de la société.

Services et ressources nationaux

 

Madeline Lamboley est professeure adjointe de criminologie au Département de sociologie et de criminologie de l’Université de Moncton. Les femmes en situation de vulnérabilité, notamment les femmes immigrantes et les femmes aux prises avec de multiples problèmes, et leurs besoins en matière d’intervention sont au cœur de ses enseignements et de ses recherches, avec un intérêt particulier pour le contexte francophone minoritaire. Ses recherches récentes portent sur la place du réseau social des femmes victimes de violence entre partenaires intimes dans leur processus de sortie de la violence. Elle offre, entre autres, des cours de victimologie et d’intervention à des victimes d’actes criminels.

Marie-Andrée Pelland est professeure agrégée de criminologie au Département de sociologie et de criminologie de l’Université de Moncton. Elle s’intéresse à des questions liées aux trajectoires individuelles et groupales de relations d’emprise sectaire, de victimisation et de criminalité. Elle s’intéresse également aux processus de reconnaissance sociale et identitaire des individus marginaux et marginalisés. Ses recherches récentes portent sur les trajectoires de changements de contrevenants prolifiques et les trajectoires de victimisation sexuelle chez des étudiantes et des étudiants universitaires.

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