La résistance et les cultures autochtones : quatre productions illustrant le combat des Premières Nations pour la survie et l’identité
Les trois documentaires et la série de courts métrages en cinq épisodes dont il est question dans une série de billets de blogue aideront les spectateurs à repenser les relations qu’entretient le gouvernement canadien avec les peuples des Premières Nations, lesquels luttent depuis longtemps pour défendre les droits qu’ils ont obtenus au moyen de traités ou devant les tribunaux.
Les longs métrages portent sur des luttes de résistance qui ont débuté comme des manifestations pacifiques. Dans certains cas, celles-ci se sont muées en confrontations mortelles, les opposants constituant un front commun composé de membres de la communauté non autochtone, des autorités gouvernementales et de diverses forces armées. Des entrevues et des images d’archives présentent un témoignage remarquable de la force et de la détermination des dirigeants autochtones qui se sont battus contre la négation de leur histoire et de leurs droits.
Comme l’indique un manifestant, « nos luttes sont fondamentalement pour nos droits humains » (de nombreuses personnes interviewées évoquent leur expérience à titre de survivantes des pensionnats et soulignent que les combats de résistance sont devenus essentiels à leur guérison).
Ces productions offrent au personnel enseignant et aux élèves l’occasion d’apprendre les conséquences qu’a eues la colonisation sur quatre communautés des Premières Nations, et de voir l’histoire de ces communautés racontée par les cinéastes autochtones qui ont réalisé ces œuvres. Elles invitent aussi à réfléchir à la question suivante : en quoi ces voix, rarement présentes dans les médias ou les manuels, sont-elles porteuses d’une perspective différente sur les questions entourant les revendications territoriales et l’autogouvernance ?
Les spectateurs qui souhaitent comprendre le point de vue qu’ont adopté les communautés autochtones lors de certaines grandes manifestations et les éducateurs et éducatrices qui enseignent le traitement historique qu’ont réservé les autorités canadiennes aux Premières Nations doivent absolument voir ces productions. Elles sont liées les unes aux autres, partagent des thèmes fédérateurs et montrent à quel point les communautés non autochtones et les gouvernements ont fait preuve de dureté et de discrimination lorsqu’il s’est agi de traiter des questions relatives aux peuples autochtones.
Voici les quatre titres sur lesquels nous nous pencherons.
Six milles à l’horizon : Ce documentaire se déroule sur le territoire des Six Nations établi par le traité de Haldimand et désigné sous le nom de réserve 40 et 40 B. Il brosse le portrait d’un groupe de femmes qui a conduit sa communauté, la plus grande réserve du Canada — celle des Six Nations de Grand River —, à imposer un blocus historique pour protéger ses terres. Lire la version intégrale du billet.
La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre ? : À l’été 2000, le pays assiste avec stupéfaction à la guerre que livre le ministère des Pêches et des Océans aux pêcheurs mi’gmaqs de Burnt Church, au Nouveau-Brunswick. Pourquoi les fonctionnaires de l’État canadien s’en prennent-ils à des citoyens qui exercent des droits reconnus par le plus haut tribunal du pays ? Lire la version intégrale du billet.
Kanehsatake, 270 ans de résistance : En juillet 1990, un affrontement marquant propulse les enjeux autochtones de Kanehsatake et de la municipalité d’Oka, au Québec, sous les projecteurs du monde entier et amène la population canadienne à prendre conscience de la crise. Durant 78 jours et autant de nuits d’angoisse, la réalisatrice Alanis Obomsawin filme la confrontation armée opposant la communauté kanien’kéhaka (mohawk) aux policiers et à l’armée canadienne. Ce portrait des personnes qui se trouvent derrière les barricades donne un aperçu de la détermination indéfectible des Kanien’kéhaka à assurer la protection de leurs terres et présente au public une perspective privilégiée sur une lutte autochtone séculaire. Lire la version intégrale du billet.
La route de la liberté : Cette série documentaire en cinq épisodes relate l’histoire de la Première Nation anichinabée de la réserve de Shoal Lake 40 et de sa lutte pour construire une route. Il y a plus de 100 ans, afin de permettre à la Ville de Winnipeg de détourner l’eau de son cours, la communauté a été forcée de déménager, se trouvant ainsi coupée du continent. Lire la version intégrale du billet.
Voici quelques questions d’enquête que vous pouvez demander aux élèves de garder à l’esprit avant de visionner les films.
- Dans ces quatre situations, qu’est-ce que les Premières Nations ont accompli en défendant leurs droits historiques ?
- Comment l’État canadien a-t-il répondu aux revendications territoriales et aux besoins vitaux des Premières Nations ?
- Parmi ces luttes, laquelle ou lesquelles se sont révélées fructueuses et comment pouvons-nous mesurer ce succès ?
- En cette époque de l’après-réconciliation, et avec tout ce que nous connaissons de l’histoire et de l’héritage des pensionnats, comment ces films illustrent-ils l’attitude de l’État et de la société en général à l’égard des peuples autochtones au Canada ?
- Quel récit unificateur chacune de ces luttes de résistance raconte-t-elle ?
- Qu’apprenons-nous quant au rôle des femmes dans ces communautés ou sociétés ?
- Quel rôle la Loi sur les Indiens joue-t-elle dans l’histoire des relations entre le gouvernement canadien et les Premières Nations ?
- Quel rôle les femmes ont-elles assumé dans chacun de ces mouvements de résistance ?
- Comment ces communautés voient-elles leurs responsabilités à l’égard des générations futures ?
- Quelle est la « leçon d’histoire » à retenir au sujet des relations coloniales ?
- Les actes de solidarité ont été importants pour les trois grandes luttes de résistance. Quel rôle la solidarité joue-t-elle parmi les peuples autochtones au Canada et en Amérique du Nord ? Quelles ont été les luttes décisives livrées ailleurs ?
- En quoi ces combats s’apparentent-ils à la lutte de résistance que mènent actuellement les Wet’suwet’en contre l’installation du pipeline destiné au transport de gaz naturel liquéfié en Colombie-Britannique ? De quelle façon l’histoire se répète-t-elle ?
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D’ascendance maternelle métisse et crie, Carol Arnold a grandi dans la communauté métisse de Lac Ste. Anne, qu’on appelle également Manito-Sakahigan. Elle enseigne depuis plus de 30 ans en Alberta et en Colombie-Britannique, dans plusieurs domaines : études sociales, anglais, premiers peuples de la Colombie-Britannique. Bien que Carol Arnold se consacre à temps plein à l’enseignement, elle participe à l’élaboration et à l’animation d’ateliers d’éducation autochtone destinés au personnel enseignant dans le cadre de ses activités au sein de la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique. Elle aime intégrer les productions de l’ONF à ses cours et estime que son catalogue de films autochtones contient d’excellentes images d’archives et qu’il renseigne sur l’actualité canadienne et internationale.
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