Mini-leçon – Neuvième étage
Mini-leçon – Neuvième étage
Thèmes : Diversité/pluralisme, éducation civique/citoyenneté, études sociales, santé/développement personnel
Tranche d’âge : De 15 à 18 ans
Neuvième étage, Mina Shum, offert par l’Office national du film du Canada
Mots clés/sujets : Racisme, justice, pouvoir, oppression, racisme institutionnel, vie à Montréal, société civile, responsabilité, discrimination, résistance, santé mentale
Question directrice : Quelles sont les conséquences du racisme et de la discrimination sur la qualité de vie, et comment puis-je contribuer à favoriser une meilleure cohésion sociale?
Résumé : Le documentaire Neuvième étage porte sur les manifestations et les émeutes qui ont eu lieu en 1969 à l’Université Sir George Williams, à Montréal (au Québec), lorsque six étudiants des Caraïbes ont accusé un professeur de discrimination raciale. Leur geste a suscité une vaste mobilisation : des centaines d’étudiants se sont rassemblés pour dénoncer le racisme institutionnel qui, selon eux, était largement répandu à l’université. À l’aide d’images évocatrices, de métaphores percutantes, de plans d’archives et d’entrevues enregistrées récemment, la réalisatrice tente d’aider le spectateur à donner une cohérence à ces événements.
Remarque : Le contenu de ce film peut provoquer des émotions intenses si vous ou des personnes de votre entourage avez été victimes de racisme, de discrimination et d’injustice. Peut-être éprouverez-vous de la difficulté à l’admettre et à en discuter. Reste qu’il est possible d’aborder ces sujets et ces sentiments, pourvu que l’on fasse preuve de respect à l’égard de l’expérience de l’autre. Adressez-vous à votre professeur, à votre conseiller pédagogique ou à la personne vers laquelle ils vous orientent si vous ressentez le besoin de parler à quelqu’un après avoir visionné le film.
Activité 1 : Mise en évidence des connaissances préalables, inférence
Avant le visionnage, répondez individuellement aux questions présentées ci-dessous. Puis, visionnez l’extrait et inscrivez les nouvelles idées qui vous viennent à l’esprit. Ajoutez-les à vos réponses en utilisant une autre couleur afin de pouvoir suivre l’évolution de votre réflexion entre le moment qui a précédé le visionnage de l’extrait et celui qui l’a suivi. Discutez ensuite avec un ou une partenaire de la question qui fait suite au visionnage.
Questions préalables au visionnage : répondre individuellement avant de visionner l’extrait.
- Pourquoi tant de gens veulent-ils immigrer au Canada? En d’autres termes, quelles possibilités la vie au Canada offre-t-elle?
- En vos propres mots : qu’est-ce que le racisme et quelles en sont les multiples conséquences sur nous-mêmes et sur notre société?
Après avoir répondu à ces questions, visionnez l’extrait. Étoffez vos réponses en utilisant une autre couleur. Faites part de vos réponses à un ou une partenaire.
Avec cette même personne, discutez de la question ci-dessous à la suite du visionnage.
À votre avis, pourquoi Rodney John, l’un des premiers étudiants à s’être plaint de traitement raciste auprès des autorités universitaires, a-t-il dit ceci vers la fin de l’extrait : « Et ceux qui auront confondu l’Expo 67 avec la réalité canadienne auront tout simplement commis une erreur de jugement »?
Approfondir
- À l’occasion d’une conférence TED (Technology, Entertainment, Design), l’écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie souligne les risques entourant une histoire unique (en anglais seulement) : il nous arrive en effet souvent de tirer des conclusions sur une personne ou un groupe en nous fondant sur le seul récit dont nous disposons à son sujet. Elle explique comment une telle attitude peut conduire à des malentendus et à de la discrimination raciale.
Par quels moyens pouvez-vous contrer les risques liés à une histoire unique visant des personnes de votre école?
Activité 2 : Visualisation et imagination
Cet extrait comporte essentiellement des images d’archives de manifestations qui ont eu lieu à l’Université Sir George Williams et ailleurs au cours des années 1960. On voit d’abord des scènes de violence et d’agression, suivies d’images d’une manifestation pacifique des étudiants à Sir George Williams. Puis, Nantali Indongo répète au microphone une chanson avec son groupe. Elle est la fille de Kennedy Fredericks, l’un des étudiants ayant porté une accusation de racisme contre le professeur Anderson à l’université.
En visionnant la vidéo, notez les images (au moins deux) qui vous semblent les plus frappantes et décrivez ce que vous ressentez en les voyant. Il vous sera plus facile de cerner vos pensées et vos émotions si vous voyez l’extrait en deux parties. Faites une pause d’une soixantaine de secondes au point de référence 2:27 avant de visionner la partie restante de l’extrait.
Décrivez ou dessinez ce que vous avez ressenti en visionnant la vidéo. Votre image peut être littérale ou métaphorique, et vous pouvez la créer de toutes pièces ou la tirer de la vidéo.
En petits groupes ou en équipes de deux, partagez vos images et vos impressions.
Puis, avec les mêmes élèves, discutez des propos suivants, que tiennent deux des protagonistes du film.
- Nantali Indongo affirme : « Ma plus grande crainte, c’est de ne rien pouvoir changer, de ne pas avoir l’impression que j’ai contribué à quelque chose de façon significative. »
- Robert Hubsher (dans les images en noir et blanc) dit ceci : « Je vais vous traiter de racistes à mon tour, et pour une très bonne raison. Moi, j’étais raciste parce que j’étais au courant de l’oppression des Noirs, mais je n’ai jamais rien fait. Tant que je ne fais rien, je suis raciste. Tant que vous ne faites rien, vous l’êtes aussi. »
Que pensez-vous de leurs déclarations? Pourquoi les ont-ils faites, à votre avis? Que ressentez-vous devant ces propos?
Approfondir
Certaines des personnes interviewées dans le film parlent de racisme individuel et de racisme institutionnel. Elles abordent également la question du racisme explicite et du racisme implicite. Parmi ces réalités, lesquelles avez-vous étudiées, vues ou vécues? Créez un message d’intérêt public afin d’expliquer comment les simples citoyens peuvent contribuer à réduire ou à éliminer ces formes de racisme.
Activité 3 : Réflexion et établissement de liens
Tout en visionnant cet extrait vidéo, réfléchissez aux questions suivantes :
- Par quels moyens pouvons-nous trouver une solution aux conflits auxquels nous nous heurtons, même en l’absence d’une conclusion claire ou d’une justice extérieure?
- Quel rôle les arts — le cinéma, la musique et les autres formes d’art visuel ou de récit — peuvent-ils jouer pour ceux et celles qui vivent des situations traumatisantes comme le racisme et qui s’emploient à en guérir? Expliquez votre raisonnement à l’aide d’exemples tirés de la vidéo et d’autres réalités que vous avez vues ou étudiées.
Inscrivez vos réponses sur deux papillons adhésifs de couleur différente. Vous n’avez pas à écrire votre nom sur les papillons. Placez sur un mur votre réponse à la question 1 et, sur le mur opposé, votre réponse à la question 2. Lisez ce que les autres élèves ont écrit sur leurs papillons pour comprendre leur raisonnement.
Enfin, en équipes de deux, examinez la principale question d’enquête : Quelles sont les conséquences du racisme et de la discrimination sur la qualité de vie, et comment puis-je contribuer à favoriser une meilleure cohésion sociale?
Rédigez une réponse commune. Précisez votre réponse à l’aide d’au moins un exemple tiré de la vidéo et d’un autre que vous avez puisé dans votre classe au cours de l’année.
Approfondir
Créez un site web qui répond à la principale question d’enquête en citant l’exemple d’une situation qui se déroule à l’heure actuelle dans votre ville, votre pays ou ailleurs dans le monde. Rappelez-vous de présenter la situation, ainsi que les façons dont vous pouvez exercer une influence positive.
Asif Aly Penwala enseigne à l’école secondaire. Mentor et professeur chevronné, il est titulaire d’une double maîtrise de la faculté d’éducation de l’Université de Londres. Il a enseigné et travaillé avec des enseignants et enseignantes de partout au Canada, ainsi qu’à l’étranger, notamment en France, à Madagascar, aux États-Unis, en Angleterre et au Tadjikistan. Il a également œuvré au développement communautaire auprès de personnes immigrantes ou réfugiées.
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