Les sons de la ville deviennent harmonie avec l’installation « Instrument à vent »
L’installation interactive Instrument à vent, une structure composée de six tuyaux allant jusqu’à 28 pieds de haut, est présentée du 16 août au 8 octobre du métro Saint-Laurent à Montréal.
Créee par Étienne Paquette, l’œuvre monumentale réagit aux variations de l’ambiance sonore avoisinante et aux contributions du public en créant de la musique.
Une invitation citoyenne à tendre l’oreille et à agir sur les paysages sonores que nous habitons, l’œuvre s’inscrit dans POSSIBLES, un projet artistique d’envergure de LA SERRE – arts vivants qui propose d’enrichir notre vision et nos actions dans la ville à travers deux piliers : l’art et l’engagement citoyen.
Instrument à vent tire son origine d’une réflexion sur l’incohérence de la quête du silence dans des lieux où le bruit est omniprésent. Si on ne peut faire taire son environnement, il demeure possible de jouer avec ses sonorités.
L’œuvre analyse les bruits de la métropole pour créer une musique transmise dans cinq conduits d’aération en acier dressés à la verticale, un sixième tuyau servant à capter le son.
Orgue fantastique, la sculpture tubulaire diffuse des harmonies apaisantes pour le moins envoûtantes. Le dispositif, qui utilise les fréquences harmoniques et les niveaux sonores comme éléments moteurs pour produire en temps réel des sonorités, s’accompagne d’effets lumineux soulignant son activité musicale. Pour toute la durée de l’installation, Instrument à vent garde une trace des niveaux sonores enregistrés.
« L’humain est l’animal le plus bruyant sur terre, explique le créateur Étienne Paquette. Là où il y a du monde, il y a du bruit. Avec Instrument à vent, j’utilise les bruits de la ville comme éléments moteurs d’une création musicale apaisante pour attirer l’attention sur l’omniprésence du paysage sonore et sur la possibilité d’y intervenir de façon créative. »
L’expérience
Le passant qui croise la route d’Instrument à vent est happé : contemplatif, il se laisse porter par sa rumeur et déstabiliser par son immensité, qui paraît jaillir des entrailles de la cité. Interactive, l’œuvre l’invite aussi à participer à la musique de la ville en parlant, en chantant ou en faisant tout simplement du bruit dans un de ses tuyaux, placé au pied de la structure.
L’installation permet alors à l’utilisateur de jouer avec une progression d’accords. Poétique, l’expérience interroge nos perceptions quant au genre de sonorités qui dominent notre environnement.