Découvrez l’histoire de la construction du pavillon Labyrinthe d’Expo 67
Expo 67 Live, une expérience cinématographique entièrement conçue à partir de trésors d’archives, occupera l’esplanade de la Place des Arts du 18 au 30 septembre 2017. Produite par l’ONF en collaboration avec Radio-Canada et la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, cette installation unique, proposée par Karine Lanoie-Brien, veut nous faire revivre les moments forts de la grande Exposition universelle de 1967.
Un mythe grec
Un des moments forts d’Expo 67 fut certainement la création du Labyrinthe par l’ONF. Un édifice de cinq étages comprenant deux salles de projection et une salle de transition. Imaginé par les producteurs et cinéastes Colin Low, Roman Kroitor et Hugh O’Connor, le pavillon rappelait le labyrinthe de Dédale où Thésée tua le Minotaure. Mais que pouvait-on y voir, dans ce Labyrinthe?
Au cœur du pavillon Labyrinthe
Les spectateurs étaient d’abord conviés à une première projection dans la salle I. Debout sur huit balcons répartis sur quatre étages, ils pouvaient voir, sur deux écrans de onze mètres et demi sur six mètres, l’un installé au sol et l’autre placé à la verticale, des images symbolisant la venue au monde de l’homme, l’innocence de l’enfance et la joie de vivre de l’adolescence. Deux cent quatre-vingt-huit haut-parleurs disposés derrière les écrans assuraient une ambiance sonore jusque-là inégalée.
Puis, ils traversaient la salle II, un espace de transition haut en couleur et en musique évoquant les dédales d’un labyrinthe, avant d’accéder à la salle III.
Un spectacle grandiose
C’est dans cette dernière salle qu’avait lieu le clou du spectacle! Un film projeté en simultané par cinq projecteurs sur cinq grands écrans disposés en forme de croix. Une expérience sensorielle inédite proche de ce qu’offrirait la technologie IMAX quelques années plus tard. Tourné en Éthiopie, au Japon, au Cambodge, aux États-Unis, en Grèce, en Inde, au Royaume-Uni, au Canada et en ex-URSS, ce qui à l’époque constituait un exploit, Dans le labyrinthe (1967) se voulait une interprétation moderne du mythe de Thésée et du Minotaure.
Du polyécran au tournage à cinq caméras
La projection à écrans multiples n’était pas une expérience entièrement nouvelle pour les spectateurs de l’époque. Dans les années 1930 et 1940, en Tchécoslovaquie, des spectacles de théâtre utilisaient déjà une technique de projection à plusieurs écrans, appelée «polyécran». En 1958, elle a fait son apparition à l’Exposition universelle de Bruxelles, puis elle s’est retrouvée à celle de New York, en 1964. Mais cette technique ne s’appliquait qu’à l’étape de la projection. Le coup de génie de Kroitor, Low et O’Connor a été de l’utiliser à chaque moment de la fabrication de leur film. L’équipe a tourné des images avec cinq caméras placées sur une monture cruciforme, coordonné le montage des cinq films afin d’assurer la cohérence des images, puis fait en sorte que leur diffusion soit simultanée. Cette nouvelle technique nécessitait une parfaite synchronisation des caméras, des équipements de montage et des projecteurs.
Un immense succès
Le Labyrinthe a ouvert ses portes en avril 1967. Les Montréalais et Montréalaises se souviennent encore des longues files d’attente pour y accéder. Plusieurs millions de personnes ont fait l’expérience du spectacle présenté en deux parties dans les salles I et III de l’immense structure de cinq étages de la Cité du Havre. Alors que les autres pavillons thématiques de Terre des hommes montraient les conquêtes de l’humain sur son milieu, le Labyrinthe, lui, proposait un voyage intérieur où le public découvrait les conquêtes de l’homme sur lui-même.
Voyez le film Dans le Labyrinthe
Dans le labyrinthe, Roman Kroitor, Colin Low et Hugh O’Connor, offert par l’Office national du film du Canada
Vous en voulez encore plus?
Jusqu’au 8 octobre 2017, le Musée Stewart présente l’exposition Expo 67 – Rêver le monde, conçue à partir d’archives vidéo de Radio-Canada et de l’ONF. L’exposition invite toutes les générations de visiteurs à revivre cette aventure démesurée au fil d’un parcours multimédia et immersif, inspiré des innovations technologiques et des grands rêves mis en œuvre durant l’exposition universelle de Montréal.
Pour tout savoir sur l’expérience #Expo67Live, visitez onf.ca/expo67live!
Très beau travail qui m’a fait revivre cet événement sans précédent du Labyrinthe de l’Expo 67. J’y suis allé quasiment tous les jours. Beau travail les amis, très beau travail. J’en suis tout ému! Merci! Grand merci!
Pour aller beacoup plus loin dans la conception des films et de l’édifice: http://www.villes-ephemeres.org/2017/02/le-labyrinthe-nouvelle-presque-fiche.html
Je voudrais donc avoir une machine à voyager dans le temps pour revivre çà !
Moi aussi!
C’est très intéressant.