Des débris marins inspirent le désir d’agir, d’apprendre et de créer
Sorti pour le cinquième anniversaire du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé la région de Tōhoku en 2011, le film Débris raconte l’aventure créative de l’artiste Pete Clarkson alors qu’il tente de trouver un sens aux débris marins que l’océan Pacifique a charriés du Japon jusqu’à la côte ouest du Canada.
Débris, John Bolton, offert par l’Office national du film du Canada
Aider les étudiants à en apprendre davantage sur notre environnement
À une époque où les étudiants doivent composer avec la réalité des changements climatiques, Débris soulève des questions importantes au sujet des effets de l’activité humaine sur l’environnement. Comment de jeunes adultes peuvent-ils comprendre qu’ils ont le pouvoir d’agir sur la santé de notre planète alors que les changements climatiques sont déjà à nos portes ?
Ce film constitue un bon point de départ pour pousser les étudiants à examiner les façons dont la présence humaine influe sur l’environnement. Demandez à vos élèves d’explorer les différents liens qui existent entre changements climatiques et catastrophes naturelles. Donnez-leur le temps de réfléchir à leur responsabilité individuelle en matière de protection de l’environnement et encouragez-les à agir. Servez-vous du film pour les inciter à lancer une campagne visant à réduire l’utilisation de matériaux non biodégradables, à changer d’alimentation, ou encore à créer un jardin autochtone. Demandez aux élèves de se pencher sur la croissance de la population humaine et sur son incidence sur l’environnement. Passez du temps à l’extérieur avec eux pour examiner les éléments biotiques et abiotiques, et essayez de repérer la présence d’espèces envahissantes.
Dans Débris, l’artiste Pete Clarkson démontre que, en faisant des choix judicieux, on peut entraîner un changement positif. Encouragez les étudiants à s’interroger sur ces choix, à limiter leur empreinte écologique et à aider à protéger les écosystèmes.
Utiliser l’art pour exprimer des idées
Swept Away, monument commémoratif en souvenir du tsunami de Tōhoku, Pete Clarkson, 2014
Inspirés par l’aventure créative de Clarkson — et par sa détermination à transformer les débris du tsunami en un monument en hommage aux victimes japonaises de ce sinistre —, nous avons mis les étudiants au défi de créer leurs propres projets d’art visuel. Après avoir fait des recherches sur des artistes environnementaux, ils ont produit leurs propres œuvres en s’inspirant du style de l’artiste de leur choix. Nous avons ensuite décidé d’exposer ces œuvres dans le jardin de notre école, transformant le travail des étudiants en une puissante prise de position environnementale.
Nature, 2016
Notre salle de classe a également été métamorphosée en galerie d’art. Les élèves ont parcouru l’exposition et en ont discuté, partageant leurs opinions et leurs préférences. Plusieurs questions pertinentes ont été soulevées : Comment une œuvre fonctionne-t-elle ? Comment peut-elle prendre position au sujet de la gouvernance environnementale ? Quelles sont les émotions évoquées par les couleurs et les textures?
Travaux d’élèves, 2016
Encouragez les étudiants à réfléchir à la portée de l’hommage de Clarkson au peuple japonais. Profitez de cette occasion pour montrer comment l’art visuel peut transmettre des messages. Par exemple, demandez aux étudiants de prendre des photos d’un même quartier au fil des saisons. Invitez-les à y ajouter des légendes pour mettre en lumière des enjeux environnementaux.
Dans Débris, Clarkson parle de ses difficultés à trouver un usage aux débris rejetés par la mer après le tsunami. Emmenez vos élèves en sortie pour collecter des « déchets » et encouragez-les à adopter une approche artistique. Proposez-leur de transformer ce qu’ils auront trouvé en un bijou qu’ils pourraient porter pendant une journée. Par la suite, suggérez-leur de créer une campagne publicitaire pour vendre les bijoux confectionnés. Fabriquez un « trophée de déchets » pour lancer un concours environnemental entre classes !
Favoriser l’initiation aux médias par une classe virtuelle
Le film de John Bolton donne aux étudiants l’occasion d’en apprendre davantage sur le cinéma comme forme d’expression. En classe, nous avons organisé une vidéoconférence avec les participants et les artisans du film Débris ; les élèves avaient rédigé des questions au sujet des étapes de production et du rôle joué par les professionnels impliqués.
Pete Clarkson, artiste, et Shirley Vercruysse, productrice, en vidéoconférence avec les élèves de la classe de Kathy Bocsi, Ontario, 2016 (uniquement en anglais).
Durant cette classe virtuelle, les jeunes ont discuté avec Clarkson et ont pu mesurer la passion qui a nourri l’artiste dans la création de son monument commémoratif.
John Bolton, réalisateur, en vidéoconférence avec les élèves de la classe de Kathy Bocsi, Ontario, 2016 (uniquement en anglais).
En échangeant avec les artisans du film, les élèves ont été à même de constater que la production médiatique implique d’organiser un mélange complexe d’images, de sons et de mots pour créer un sens, mais aussi qu’elle requiert un travail d’équipe.
Vous pouvez également inciter vos étudiants à créer :
• des présentations multimédias sur des catastrophes naturelles graves ;
• des affiches de film pour Débris ;
• des textes médiatiques, comme un journal de classe au sujet des effets qu’ont les humains sur l’environnement ;
• ou des publicités pour l’installation de Clarkson Swept Away.
Demandez aux élèves : En quoi ce support de communication représente-t-il une façon efficace de transmettre votre message ? Discutez du genre du film. Débris est-il un documentaire ? Est-ce une œuvre biographique ?
Explorer la pensée au moyen de l’écriture
Les touchantes déclarations de Clarkson au sujet du tsunami au Japon ont généré bien des émotions chez nos élèves et occasionné des réflexions spontanées particulièrement intéressantes. L’idée d’envoyer ces réflexions à l’équipe de production leur a donné une bonne raison de pratiquer l’écriture.
Emmenez vos élèves à l’extérieur et demandez-leur de faire des esquisses et d’écrire des prédictions quant à l’apparence qu’aurait le site dans cent ans si les humains n’y intervenaient pas. De quoi cet endroit aurait-il l’air aujourd’hui si les humains n’y avaient jamais touché par le passé ?
Débris encourage les jeunes adultes à faire preuve de compassion et à se responsabiliser à propos des questions environnementales. Avec vos étudiants, suivez Clarkson dans l’aventure qui l’a conduit à créer un monument commémoratif évocateur. Cette œuvre aura sans doute un effet profond sur eux et leur insufflera l’envie de traduire leurs réflexions sur la précarité de notre environnement en actions concrètes.
Ce billet a été écrit par Kathy Bocsi, une professeure du secondaire convaincue par la valeur de l’enseignement en plein air. Kathy a maintes fois collaboré au travail de diverses équipes dans l’espoir de transmettre sa passion pour la gouvernance environnementale. Elle a coécrit le livre Into Nature: A Guide to Teaching in Nearby Nature pour les Jardins botaniques royaux de l’Ontario, a participé à la rédaction du programme de sciences et de technologie de l’Ontario, et a contribué au projet Eneraction de l’Institut Pembina.
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* Pour d’autres ressources francophones explorant les liens entre l’art et l’environnement, voyez Moi, je fais de l’art comme Emily Carr, Moi, je fais de l’art comme Ron Noganosh, et Moi, je fais de l’art comme Kai Chan.