7 films pour apprendre à connaître les Milléniaux
Bon, j’ai pleuré. En regardant ces documentaires touchants sur les Milléniaux, ou plus généralement sur des enfants et des adolescents pendant des périodes cruciales de leur développement personnel, j’ai été bouleversé par leur candeur, leur intelligence, leur situation et leur entourage. Je vous suggère donc quelques documentaires pour vous familiariser avec une génération, en commençant par celui qui m’a inspiré des larmes.
Sorel et McMasterville : deux approches en éducation
La marche à suivre (qui se déroule dans le coin de Sorel) et Les porteurs d’espoir (à McMasterville) filment tous les deux le quotidien scolaire de jeunes adolescents, mais les approches de réalisation sont aussi différentes que les approches pédagogiques des établissements.
La marche à suivre relève de la production visuelle cinématographique impeccable, tandis que Les porteurs d’espoir ressemble davantage à un reportage journalistique de longue haleine. À Sorel, on montre des écoliers constamment réprimandés pour leurs comportements erratiques, responsabilisés à outrance par des voix adultes en hors champ, la caméra braquée sur les élèves alors que leurs fautes sont énumérées devant eux. Au-delà de ces moments de réprimande, on voit ces mêmes élèves s’amuser du mieux qu’ils peuvent dans un environnement qui ne les encadre pas vraiment; on longe les murs des corridors, on fait de la boucane avec sa voiture, on essaie d’accomplir un petit saut en skate, mais visiblement, les opportunités qui nous sont offertes sont limitées. C’est très beau, mais c’est un peu déprimant.
La marche à suivre, Jean-François Caissy, offert par l’Office national du film du Canada
Et c’est là que Les porteurs d’espoir m’a complètement bouleversé. L’affirmation artistique s’efface au profit d’une histoire hallucinante. En utilisant une méthode pédagogique testée à travers la province (Recherche-Action), un professeur incite ses élèves à observer leur environnement direct, soulever des problématiques, réfléchir collectivement à ces problèmes et à ces potentielles solutions, discuter directement avec le maire, des policiers, des entrepreneurs et des citoyens pour améliorer une situation précise, et puis (c’est là que j’ai pleuré) convoquent leurs parents, les élus et autres figures autoritaires dans une assemblée émouvante pendant laquelle ils modifient positivement leur ville. Je n’ai jamais vu une telle responsabilisation positive d’un groupe d’étudiants. Le mérite revient en partie à l’ingéniosité du programme, et en grande partie à la méthode pédagogique de l’enseignant, qui fait preuve de patience, de respect, d’enthousiasme, d’autorité et de bienveillance. Les porteurs d’espoir, c’est un titre parfaitement adéquat, parce qu’on voudrait voir ce genre d’initiative et d’interaction absolument partout.
Les porteurs d’espoir, Fernand Dansereau, offert par l’Office national du film du Canada
En fait, ce film nous démontre que L’histoire d’Hannah n’a pas à être anecdotique; cette jeune fille exceptionnelle a pris des initiatives et créé un mouvement à elle seule, mais on voit qu’avec un soutien digne de ce nom, il ne faut pas nécessairement être exceptionnel pour accomplir des choses exceptionnelles; il faut une réflexion commune et un soutien collectif. À noter que Hannah est complètement boss.
L’histoire d’Hannah, , offert par l’Office national du film du Canada
Le développement
Quand on leur donne la parole, on réalise souvent que les esprits des jeunes peuvent être plus développés qu’on ne le pense, ayant comme seule référence notre expérience subjective passée avec l’adolescence. Le documentaire Grande fille! illustre parfaitement le concept même de l’adolescence, c’est à dire une croissance si rapide qu’elle en est bouleversante. Dans ce cas-ci il s’agit de filles frappées prématurément par la puberté, et les conséquences que ce développement ont pu entraîner dans leurs vies sociales, sexuelles et académiques. Le doc s’intéresse aux causes probables de leur développement hâtif, en notant que les transformations majeures en termes d’hygiène et d’alimentation dans les dernières décennies ont contribué à devancer la puberté des filles en général.
Grande fille!, Hélène Choquette, offert par l’Office national du film du Canada
Et quand le corps se développe, on devient davantage conscient de son image. Mes réseaux sociaux et moi, ça illustre une certaine rupture générationnelle, mais une harmonie personnelle. Nya s’épanouit dans la mise en scène soignée de sa personne sur les réseaux sociaux, et sa mère finit par respecter sa débrouillardise presque innée sur ces plateformes.
Mes réseaux sociaux et moi, Katia Café-Fébrissy, offert par l’Office national du film du Canada
Mais tout n’est pas rose. En fait, tout l’est un peu trop, comme nous le montrent des documentaires comme Sexy Inc. et Être ou paraître, des film qui s’intéressent à l’hyper-sexualisation d’une génération, exposée constamment à des images de vedettes sculptées aux corps parfaits et aux échanges basés sur le sexe. Comment rester soi-même, comment développer son propre appétit sexuel et ses propres préférences personnelles, quand un exemple relativement monolithique de la sexualité (l’homme virile et la femme poupée, si on veut simplifier à outrance) domine dans la culture? Comme ces documentaires nous le montrent, les Milléniaux sont peut-être mieux outillés pour affronter ces défis qu’on ne pourrait l’imaginer.
Sexy inc. Nos enfants sous influence , Sophie Bissonnette, offert par l’Office national du film du Canada
Être ou paraître? Les jeunes face aux stéréotypes sexuels, Sophie Bissonnette, offert par l’Office national du film du Canada
Comme je disais, donnez-leur la parole, et vous aurez définitivement envie d’écouter.
Etre ou Paraitre formidable qui devrait être accessible aux parents qui sont souvent desempares à
l’égard de l’éducation sexuelle de leurs enfants.
l’education sexuelle dans les écoles est une nécessité qui doit commencer dès l’âge de 10 ans. Comment peut on se surprendre de la culture du viol dont on parle tellement actuellement. Notre société doit remettre en question l’hypersexualisation et agir auprès des publicitaires. La dernières séquences où les enfants envoient leurs dessins à la compagnie qui abuse du corps des filles comme si rien n’était , va j’espère leur donner une leçon. Des actions semblables devraient être faites systématiquement .