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L’ONF en Chine au temps de la Révolution culturelle

L’ONF en Chine au temps de la Révolution culturelle

L’ONF en Chine au temps de la Révolution culturelle

La Révolution culturelle chinoise a plus de 50 ans. Lancée par Mao Zedong lors de l’été 1966, cette grande révolution prolétarienne est censée représenter une nouvelle étape dans le développement de la Chine.

Mao mobilise la jeunesse chinoise et met sur pied des unités de Gardes rouges, qui veilleront à réprimer les tendances à l’embourgeoisement, contribueront à la rééducation des intellectuels de droite déportés dans les campagnes, dénonceront les valeurs traditionnelles chinoises, au nom d’une lutte contre les quatre vieilleries (vieilles idées, vieilles coutumes, vieilles habitudes, vieille culture).

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Une statue de Mao Zedong. Photographie de tournage. Images de Chine (1974)

Les Gardes rouges participeront à l’extermination systématique de millions d’individus opposés au pouvoir du Grand Timonier et à son Petit Livre rouge, dont l’étude est obligatoire dans toutes les écoles et les lieux de travail du pays. Cette purification idéologique sera l’occasion pour Mao, quelque peu écarté du pouvoir après l’échec de sa politique économique du Grand Bond en avant (1958-1961), d’éliminer toute forme d’opposition au sein du parti communiste et de la population, d’intensifier le culte autour de sa personne et de conforter un pouvoir personnel qu’il conservera jusqu’à sa mort en septembre 1976.

Des images d’exception

Les images de cette époque sont plutôt rares. La Chine de Mao est un pays très difficile d’accès et les voies officielles pour s’y rendre sont incontournables. Très peu de cinéastes ou de journalistes sont autorisés à y travailler. Pourtant, lors de l’été 1973, une équipe de tournage de l’ONF s’y rend et tourne deux films : Ping-pong (1974) et Images de Chine (1974).

Ping-pong, Marcel Carrière, offert par l’Office national du film du Canada

Images de Chine, Marcel Carrière, offert par l’Office national du film du Canada

Ces deux documentaires sont de rares images de la Chine de Mao et de sa Révolution culturelle. Ils constituent des témoignages d’exception d’un pays qui lentement commence à s’ouvrir sur le monde. Cette possibilité d’un tournage en Chine par une équipe canadienne n’est pas étrangère à la reconnaissance officielle, le 13 octobre 1970, par le gouvernement canadien, alors dirigé par Pierre-Elliott Trudeau, de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légitime de Chine. Mais elle est aussi due en grande partie aux efforts du producteur de l’ONF, Jacques Bobet.

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Photographie de tournage. Images de Chine (1974)

Trois innocents en Chine

En avril 1972, il sollicite l’accord de l’ambassade de Chine à Ottawa pour un projet de film sur la visite de jeunes pongistes canadiens en sol chinois. Le projet s’intitule Trois innocents en Chine, faisant référence au livre de Pierre-Elliott Trudeau et Jacques Hébert, Deux innocents en Chine rouge (1961), relatant le voyage des deux hommes en 1960. Bobet connaît bien le ping-pong, puisqu’il est président de l’Association québécoise de tennis de table. Il compte sur le fait que les fédérations canadienne et chinoise entretiennent déjà de bonnes relations.

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Photographie de tournage. Ping-pong (1974)

En effet, une délégation canadienne s’était rendue en Chine en avril 1971, tandis que les joueurs chinois leur rendaient la pareille en mars 1972. Après de longues tractations, principalement entre l’Association canadienne de tennis de table et l’ambassade de Chine à Ottawa, le gouvernement chinois donne son aval au projet. De jeunes pongistes canadiens sont invités à se rendre en Chine à l’été 1973. Le gouvernement chinois accepte également d’accueillir une équipe de tournage de l’ONF.

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Photographie de tournage. Ping-pong (1974)

Du ping-pong à des images de Chine

Une fois là-bas, l’équipe de tournage, composée de Marcel Carrière à la réalisation, d’Alain Dostie à la caméra et de Serge Beauchemin au son, sent bien qu’il y a autre chose à tourner que des rencontres amicales de ping-pong. Marcel Carrière va négocier et obtenir la permission de filmer dans quatre grandes villes. Accompagnés d’un fonctionnaire chinois, qui doit leur servir d’interprète, mais qui est surtout là pour les surveiller, les trois hommes vont parcourir Beijing, Shenyang, Shanghaï et Kwangchow afin de capter des images des Chinois dans leur vie quotidienne. Ils découvrent un peuple fatigué, mal nourri, forcé de répéter à la caméra les idées énoncées dans le Petit Livre rouge. Faire entendre une voix dissidente à la caméra était absolument inimaginable!

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Photographie de tournage. Images de Chine (1974)
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Photographie de tournage. Images de Chine (1974)

Images de Chine n’est pas un regard critique sur la Chine. Le contexte de production du film, brièvement relaté dans ce billet, rendait la chose impossible. Témoin privilégié d’une époque révolue, document précieux d’une Chine qui n’existe plus aujourd’hui, ces images de Chine sont, comme le soulignait son réalisateur dans une entrevue accordée à La Tribune de Sherbrooke en avril 1974, une observation visuelle et sonore de ce qu’était la Chine en 1973.

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  1. Bonjour, À la suite de votre papier très intéressant, j’aimerais vous envoyer un article de 1200 mots que je viens d’écrire sur mes souvenirs de notre mémorable voyage de 1979 à Wuhan avec Georges Dufaux. Je faisais partie de l’équipe. L’occasion de vous en dire plus long un de ces jours sur nos aventures en Chine devant un bon café? Mon cell. est le 514-578-5151. Amitiés.

    — Jules Nadeau,

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