Adélard Godbout, le politicien oublié
Cette semaine, nous avons ajouté Traître ou patriote sur ONF.ca. Réalisé en l’an 2000, ce long métrage documentaire est un film à la fois politique et personnel du cinéaste Jacques Godbout, dans lequel il nous raconte le destin historique de son héros d’enfance, son grand-oncle Adélard.
Connaissez-vous Adélard Godbout? Si oui, vous gagnez un biscuit. Si non, n’ayez craintes, vous n’êtes pas les seuls. Lorsque le cinéaste questionne des historiens de profession lors d’un congrès au début du film et qu’il leur montre le portrait de son grand-oncle, personne ne semble savoir qui il est. Pourtant, Adélard Godbout a été le premier ministre du Québec de 1939 à 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale. Comment les historiens ont-ils pu oublier son nom? Mystère et boule de gomme. D’autant plus que ce précurseur de la Révolution tranquille a adopté plusieurs mesures progressistes pour le Québec pendant son mandat, dont :
- les lois du travail
- le plan québécois d’assurance-chômage (1941)
- la loi de l’obligation scolaire (1943)
- l’acquisition de la Bibliothèque Saint-Sulpice (1941), qui est devenue la Bibliothèque nationale du Québec en 1968.
- la fondation d’Hydro-Québec (1944)
- la fondation du Conservatoire dramatique (1943)
- le droit de vote aux femmes (1940)
Juste ça… De « simples » réalisations qui ont été été oubliées ou carrément attribuées à d’autres au fil des ans. Mais pourquoi? Pourquoi avons-nous occulté l’un de nos plus illustre citoyen de notre mémoire collective? C’est ce que Jacques Godbout tente d’élucider dans son film.
Surnommé « le plus libéral des Libéraux », Adélard Godbout a connu une courte vie au pouvoir. Il s’est fait reprocher par le mouvement nationaliste, qui était en plein croissance à l’époque, d’avoir vendu l’autonomie québécoise au gouvernement fédéral et d’avoir appuyé l’instauration de la conscription par le premier ministre canadien Mackenzie King. En 1944, il a perdu ses élections aux mains de Maurice Duplessis et est demeuré ensuite chef de l’opposition jusqu’à l’élection de 1948, dans laquelle il a perdu sa propre circonscription. Il a été nommé au Sénat du Canada en 1949 et est demeuré sénateur jusqu’à sa mort en 1956.
Alors, traître ou patriote, l’honorable Godbout? À vous d’en juger :
Traître ou patriote, Jacques Godbout, offert par l’Office national du film du Canada
À lire également sur le site du journal Le Devoir : Adélard Godbout, la mémoire occultée
Sur la photo : Jacques Godbout pendant le tournage de Traître ou Patriote. ONF. Tous droits réservés.
Je désire rendre hommage à Jacques Godbout pour son film Traitre ou patriote et lui dire toute ma reconnaissance pour nous avoir fait connaître le grand québécois qu’a été Adélard Godbout, un héros trahi par la soit-disant élite québécoise. Je ne comprends pas que nos historiens aient oublié cet homme marquant.