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Le cinéma queer à l’ONF : des films marquants réalisés par des femmes

Le cinéma queer à l’ONF : des films marquants réalisés par des femmes

Le cinéma queer à l’ONF : des films marquants réalisés par des femmes

À l’Office national du film du Canada (ONF), les femmes réalisent des films sur la vie, les points de vue et les expériences des personnes queers depuis la fin des années 1970. Cette année, pour célébrer la Semaine de la Fierté à la fonction publique, penchons-nous sur quelques-uns des moments forts de l’histoire des personnes 2ELGBTQI+ qui composent notre collection.

Ces films s’étendent sur près de cinq décennies. Avant d’en parler dans un ordre chronologique, je vous invite à regarder le plus récent de notre sélection : Une mère à part (2024), coproduction électrisante qui met en vedette Staceyann Chin, poète de spoken word de renommée internationale originaire de la Jamaïque et militante 2ELGBTQI+. Staceyann Chin le dit elle-même : elle a choisi de travailler avec la cinéaste Laurie Townshend plutôt qu’avec un réalisateur hollywoodien, car la cinéaste l’a abordée avec une grande honnêteté[i]. Le résultat ? Un documentaire brut et rythmé qui mêle l’histoire poignante de Staceyann Chin et des extraits de performances, révélant son identité à plusieurs facettes de fille, de mère, d’artiste. Le style hybride novateur de ce parcours de guérison en fait l’une de mes nouveautés préférées de l’ONF. Images documentaires, séquences d’animation, photographies personnelles, et même, vidéos basse fidélité : cette combinaison audacieuse transforme cette œuvre en classique instantané de notre collection.

Une mère à part, Laurie Townshend, offert par l’Office national du film du Canada

Perceptions féministes : égalité des droits dans les années 1970

Dirigé par Luce Guilbeault, Nicole Brossard et Margaret Wescott, Quelques féministes américaines (1977) est une mosaïque d’archives saisissante, à mi-chemin entre une série d’entretiens et un bulletin d’actualités. Cette œuvre replace le mouvement féministe américain dans le contexte plus large de sa lutte historique. Le film amplifie les voix de figures fondatrices, comme Betty Friedan et Kate Millett, aux côtés d’artistes et d’universitaires moins connues, mais tout aussi essentielles, qui dissèquent les combats les plus urgents de l’époque : inégalités au travail, droits génésiques, politisation de la vie domestique. À mi-parcours, l’objectif se tourne brusquement vers la marginalisation propre à la communauté lesbienne et documente sa lutte pour la visibilité au sein d’un mouvement encore aux prises avec ses propres préjugés internes.

Quelques féministes américaines, Luce Guilbeault, Nicole Brossard et Margaret Wescott, offert par l’ Office national du film du Canada

Près de cinq décennies plus tard, les thèmes abordés dans le film résonnent encore avec une clarté troublante. Les entrevues ressemblent moins à des artefacts historiques qu’à des reflets fragmentés de la réalité actuelle, preuve que bon nombre des combats menés par ces femmes, en particulier pour les communautés 2ELGBTQI+, sont loin d’être terminés. Ce qui fut un cri de ralliement est aujourd’hui un rappel : les progrès sont cycliques et certaines batailles doivent de nouveau être menées.

L’identité lesbienne dans les années 1980 : The Recovery Series

Œuvre révolutionnaire du cinéma lesbien, Lorri: The Recovery Series (1985), de Moira Simpson, a récemment été redécouvert dans nos archives. Le documentaire est de nouveau diffusé sur onf.ca à l’occasion de la Semaine de la Fierté à la fonction publique. Il s’agit d’un des premiers films entièrement consacrés à l’expérience vécue par une lesbienne. Ce court-métrage demeure ainsi une importante capsule historique, témoin de la résilience des personnes queers.

Lorri: The Recovery Series, Moira Simpson, provided by the National Film Board of Canada

Grâce à des témoignages intimes, le film suit le parcours éprouvant de Lorri vers la reconquête d’elle-même, dans les années 1980, à une époque où vivre ouvertement son homosexualité signifie lutter à la fois contre ses démons personnels et le rejet de la société. La caméra saisit son expérience lorsqu’elle touche le fond : Lorri est hospitalisée, suicidaire, aux prises avec l’alcoolisme, mais déterminée à se reconstruire. « Je continue à rassembler des outils, confie-t-elle cinq ans plus tard, pour qu’aucune douleur ne me pousse à replonger dans l’alcool. » Plus qu’un récit de guérison, il s’agit là d’un acte radical de visibilité dans les années 1980, qui résonne encore aujourd’hui dans le cadre de la série en quatre parties, peu visionnée, de l’ONF sur les femmes qui surmontent la toxicomanie.

Au-delà des préjugés : amours interdites dans les années 1990

Grand favori de notre collection et classique incontesté de l’ONF, Amours interdites : au-delà des préjugés, vies et paroles de lesbiennes (1992), d’Aerlyn Weissman et Lynne Fernie, est l’un de nos documentaires les plus visionnés, année après année. Cette œuvre novatrice explore le monde dynamique et souvent clandestin des femmes canadiennes gaies au milieu du XXe siècle. On y découvre des entrevues contemporaines, des images d’archives et un récit stylisé inspiré des éditions bon marché. Les histoires de ces femmes, tour à tour hilarantes, rebelles et poignantes, racontent leur quête audacieuse pour trouver une communauté dans des espaces urbains qui riment à la fois avec refuge et champ de bataille.

Amours interdites : au-delà des préjugés, vies et paroles de lesbiennes, Aerlyn Weissman et Lynne Fernie, offert par l’Office national du film du Canada

Amours interdites, c’est aussi un acte de résurrection culturelle, qui redonne vie à des récits qui ont failli disparaître. Grâce à un savant dosage d’histoire orale, d’archives et d’hommages à la littérature populaire et aux romans de gare, le film raconte des expériences lesbiennes et les célèbre avec une joie sans complexe. Près de 35 ans après sa sortie, le film continue d’émouvoir, d’informer, d’inspirer, comme au premier jour. Il s’agit d’un témoignage historique inestimable qui atteste de la ténacité de la résistance queer.

Un lieu sûr dans la collection de l’ONF : des dizaines de films queers dirigés par des femmes

L’Office national du film du Canada est un pionnier du cinéma queer : il raconte la vie des personnes 2ELGBTQI+ depuis les années 1960, devançant ainsi de plusieurs décennies la plupart des cinémas nationaux aux quatre coins du monde. Pour la communauté 2ELGBTQI+, la saison de la Fierté commence le 28 juin, date historique commémorant les émeutes de Stonewall. Elle se poursuit ensuite tout au long du mois de juillet, pour culminer avec la Semaine de la fierté à la fonction publique, à la mi-août, au Canada. L’ONF est fier de célébrer la Semaine de la Fierté à la fonction publique cette année encore et de mettre en lumière ces films novateurs réalisés par des femmes qui rendent hommage à la résilience, à la diversité et au talent artistique des communautés queers, pendant la saison de la Fierté et bien au-delà.

Ouvrez l’œil ! Nous publierons sous peu d’autres articles sur le cinéma 2ELGBTQI+ à l’ONF. En attendant, venez célébrer avec nous la Fierté à la fonction publique et visionnez toute la sélection de films sur nos chaînes Films for Pride et Des films pour la Fierté, un choix de récits qui révèlent la diversité des identités, des familles et des communautés queers au Canada et dans le monde entier.

Safe Among Stars, Jess X. Snow, provided by the National Film Board of Canada

Parcours personnels intimes, luttes collectives audacieuses : ces chaînes comprennent de nombreux titres qui explorent des thèmes liés à l’identité et à l’expérience lesbiennes. Ces films amplifient des voix trop souvent inaudibles, comme celles présentées dans cet article de blogue, ou dans de récents classiques, comme J’aime les filles (2016) de Diane Obomsawin, ou encore dans ces titres ajoutés récemment : Elle et moi (2008) de Marie-Pier Ottawa et Safe Among Stars (2019) de l’artiste non-binaire Jess X. Snow. Dans ce dernier, iel raconte l’histoire d’une femme sino-américaine queer qui développe le pouvoir de se téléporter tout en essayant d’expliquer à sa mère immigrée pourquoi elle a quitté l’école.

Bons visionnements et bonne Semaine de la Fierté à la fonction publique !

Image d’en-tête par Philippe Panneton.


 

[i] https://ca.news.yahoo.com/a-mother-apart-staceyann-chins-beautiful-exploration-of-being-a-mother-when-her-own-mother-abandoned-her-103018533.html

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