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Trois grands films emblématiques sur les communautés 2ELGBTQIA+ sortent des salles de conservation de l’ONF

Trois grands films emblématiques sur les communautés 2ELGBTQIA+ sortent des salles de conservation de l’ONF

Trois grands films emblématiques sur les communautés 2ELGBTQIA+ sortent des salles de conservation de l’ONF

L’ONF produit des films sur la vie et les expériences des communautés 2ELGBTQIA+ depuis la fin des années 1960, c’est-à-dire bien avant la plupart des autres organismes de cinéma nationaux du monde. Cette année, pour célébrer la Semaine de la Fierté à la fonction publique, qui se tiendra du 19 au 23 août, nous avons numérisé trois œuvres marquantes de notre collection et en avons libéré les droits : on peut désormais les visionner gratuitement sur onf.ca.

Ce volet de la Perspective du conservateur revient sur ce trio de films acclamés qui ont repoussé les limites du cinéma 2ELGBTQIA+ au Canada : un documentaire sur la politique (relativement) progressiste du Canada et la légalisation historique du mariage homosexuel ; un film du début des années 1990 qui présente les témoignages inspirants de jeunes gais et lesbiennes; et une production controversée de l’ONF qui « pourrait s’avérer le film le plus gai jamais réalisé au Canada ».

Mais avant de commencer, je vous invite à regarder k.d. lang : entre chansons et silence (2023) de Laura O’Grady, sur la musicienne de renommée internationale, militante et icône 2ELGBTQIA+. Ce titre fait partie de notre collection de courts métrages réalisés en l’honneur des lauréats et lauréates des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle : dans cet opus, k.d. lang se penche sur l’essence et la signification de l’expression musicale.

k.d. lang : entre chansons et silence, Laura O’Grady, offert par l’Office national du film du Canada

Les années 2000 : l’avis d’Albert Nerenberg sur le mariage homosexuel

Né à London, en Ontario, le cinéaste indépendant canadien Albert Nerenberg a réalisé plusieurs films qui sont devenus de grands succès en Amérique du Nord (Stupidity en 2003 et Laughology en 2009, pour ne citer que ces deux-là). En 2005, il réalise la coproduction de l’ONF Escape to Canada, qui s’ouvre sur des images en noir et blanc tirées des actualités de l’ONF et sur la question suivante : « Quand je dis Canada, à quoi pensez-vous ? » Connu pour son humour provocateur, Albert Nerenberg donne des réponses comme « ennuyeux », puis remet en question les idées reçues sur son pays natal.

Escape to Canada, Albert Nerenberg, provided by the National Film Board of Canada

Les scènes d’ouverture sont suivies de deux femmes qui s’embrassent, de personnes qui fument de la marijuana et de plans du défilé de la Fierté, tandis qu’une voix sur la bande sonore annonce « C’est légal, légal, légal… » La voix hors champ déclare : « Avec l’arrivée du nouveau millénaire… quelque chose a changé au Canada ». L’histoire commence en 2003, lorsque, par une apparente coïncidence, le mariage gai et la marijuana sont légalisés le même jour. Albert Nerenberg examine ces deux événements. Il s’intéresse au tout premier mariage homosexuel célébré au Canada et aux témoignages d’un couple gai, qu’il présente en contraste avec les points de vue de conservateurs étatsuniens. Avec son approche caractéristique et sans tabou, Albert Nerenberg explore dans Escape to Canada les aspects de la fierté nationale et de la liberté, comme il le dit, « dans un nouveau style canadien ».

Les années 1990 : les précieux points de vue des jeunes

Vient ensuite Out: Stories of Lesbian and Gay Youth (1993), qui propose une exploration intime des luttes et des victoires des jeunes gais et lesbiennes au Canada au début des années 1990. À l’époque, peu de documentaires canadiens traitent de sujets 2ELGBTQIA+, ce qui rend ce film digne d’intérêt. Le documentaire s’intéresse aux conflits émotionnels, sociaux et familiaux auxquels ces jeunes font souvent face, et brise ainsi le silence préjudiciable qui entoure l’orientation sexuelle et la différence. Out vise à sensibiliser, à comprendre, et à donner de l’espoir aux jeunes, à la communauté 2ELGBTQIA+, aux parents, aux thérapeutes et au personnel enseignant.

Out: Stories of Lesbian and Gay Youth (European Version), David Adkin, offert par l’Office national du film du Canada

Initialement, c’est le Dr Albert McLeod qui avait demandé ce film pour un événement, l’an passé, et pour célébrer le 30e anniversaire de l’œuvre. Mais Out a dû rester dans nos salles de collection une année de plus en raison de conflits liés aux droits : le cinéaste avait réalisé trois versions du film ; nous avons dû demander la numérisation et la restauration de la version qui pouvait être visionnée gratuitement sur onf.ca. On peut consulter les deux autres versions dans nos salles de collection. Nous vous invitons donc à visionner ce titre 2ELGBTQIA+ clé de l’ONF, qui a été tourné à Toronto et à Thunder Bay, en Ontario.

Les années 1980 : retour sur un film incontournable du programme français

« Passiflora est peut-être le film le plus gai jamais réalisé au Canada », affirme Tom Waugh[i], universitaire et professeur émérite : « Les deux cinéastes enchâssent rock et religion, objets d’un consensus savamment orchestré, dans des esquisses fictives de tous les personnages marginaux que ce consensus exclut : les gais, les lesbiennes, les femmes qui se font avorter, les travestis, les névrosés divers et même les amants hétérosexuels[ii]… » Ce joyau de la collection française de l’ONF, réalisé par Fernand Bélanger et Dagmar Teufel, sera accessible gratuitement dans tout le pays pendant la Semaine de la Fierté à la fonction publique.

Passiflora, Fernand Bélanger et Dagmar Teufel, offert par l’Office national du film du Canada

Sous le titre de travail Le monde est à l’envers, la proposition de film soumise à l’ONF commence ainsi : « Ce ne sera pas un film SUR les jeunes… nous nous nourrirons de l’expression des jeunes, expression le plus souvent étouffée, marginalisée, mais… [qui] parvient à vivre et à survivre et… à s’inscrire dans un sentiment qui transcende les frontières et les langues…[iii] » Portrait lent et expérimental de « l’altérité[iv] » montréalaise en 1984, Passiflora se compose de documentaire, de fiction, d’actualités et même d’animation, que l’on pourrait diviser en deux parties : le jour, dont le thème prédominant est le passage du pape Jean-Paul II dans la ville, et la nuit, durant laquelle a lieu un concert de Michael Jackson. Les cinéastes ont utilisé les visites de ces deux célébrités comme tremplin pour saisir la grande diversité des Montréalaises et Montréalais, sans s’en tenir à celles et ceux qui se sont rendus en pèlerinage à la rencontre de ces deux icônes très différentes. Passiflora brosse aussi le portrait des personnes chargées de construire, d’organiser et de produire les événements, ainsi que de celles qui ont été laissées pour compte ou qui n’ont participé à aucune de ces manifestations.

Filmé en cinq jours, Passiflora a été présenté dans neuf festivals en Europe et en Amérique du Nord[v], à la suite de son avant-première aux Rencontres du cinéma québécois, qui ont eu lieu en Belgique le 24 avril 1986. Un archevêque local a écrit une lettre de protestation sur le contenu du film lorsque Passiflora a été programmé au Counterparts International Festival of Gay and Lesbian Films de Winnipeg, en 1987. Certains médias ont contribué à mettre fin aux rumeurs qui circulaient autour du film en notant que l’archevêque avait fait ses commentaires sans l’avoir vu[vi]. Toutefois, son opposition, entre autres, a donné le coup d’envoi à une série de légendes urbaines qui hantent encore Passiflora. À Counterparts, la projection a attiré 200 personnes[vii]. Ce film méconnu offre au public d’aujourd’hui une image unique de Montréal — de sa société, de sa population, de ses rues — au milieu des années 1980.

Cinéma 2ELGBTQIA+ à l’ONF

L’ONF est heureux de rendre ces œuvres 2ELGBTQIA+ majeures accessibles afin de célébrer la Semaine de la Fierté à la fonction publique et la saison de la Fierté, qui commence le 28 juin, date historique, et se poursuit jusqu’en septembre.

Ne manquez pas nos prochains billets sur le cinéma 2ELGBTQIA+ à l’ONF. Pour l’instant, nous vous invitons à vous joindre à nous pour souligner la Semaine de la Fierté à la fonction publique en visionnant la sélection complète de films accessibles sur notre chaîne Films for Pride. Vous y trouverez un large éventail de récits sur l’identité, la famille et la communauté : des œuvres qui explorent la multitude de réalités et d’expériences 2ELGBTQIA+ au Canada et à l’étranger.

Pour conclure ce billet, je vous invite à regarder un autre titre qui fait partie de notre collection de courts métrages réalisés en l’honneur des lauréats et lauréates des Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène : Michel Marc Bouchard : prise de parole (2023) de Martin Talbot, qui offre un aperçu fascinant de l’univers du géant du théâtre.

Michel Marc Bouchard : prise de parole, Martin Talbot, offert par l’Office national du film du Canada

Dates de la Semaine de la Fierté à la fonction publique : 19 au 23 août 2024
Site Web en français : https://publicservicepride.ca/fr/public-service-pride-week/
Site Web en anglais : https://publicservicepride.ca/public-service-pride-week/
Thème de cette année : L’unité dans la diversité

[i] Thomas Waugh, The Fruit Machine: Twenty Years of Writings on Queer Cinema, Duke University Press, 2000, p. 170.

[ii] Ibid.

[iii] Passiflora, proposition, septembre 1984, projet 02, p. 1, archives de l’ONF.

[iv] Zuleyka Zevallos, What Is Otherness?, 2011, https://othersociologist.com/otherness-resources/ (consulté le 20 juin 2024).

[v] Passiflora a été projeté dans les festivals suivants : Rencontres du cinéma québécois (Liège, Belgique, 24 avril 1986) ; Festival of Festivals (Toronto, 4 septembre 1986); Grierson Film Seminar (Toronto, 8 novembre 1987) ; International Festival of Cinema (Troia, Portugal, 1er novembre 1986); Counterparts International Festival of Gay and Lesbian Films (Winnipeg, 27 avril 1987); Piccadilly Film Festival (Londres, Angleterre, 27 mai 1987) ; Semaine du cinéma québécois (Bordeaux, France, 24 février 1992) ; Festival du film/Semaine CANADA (Rennes, France, 29 mars 1993).

[vi] Murray McNeill, « Screening homosexual body worship of the Pope angers archbishop », Winnipeg Free Press, 29 avril 1987, RÉV., avril 1987, archives de l’ONF.

[vii] Ibid.

[viii] https://www.usatoday.com/story/news/2021/06/03/what-pride-month-means-look-history-lgbtq-celebration/7504029002/

Image d’en-tête par Philippe Panneton.

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