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Régner en maîtres sur la nature | Perspective du conservateur  

Régner en maîtres sur la nature | Perspective du conservateur  

Régner en maîtres sur la nature | Perspective du conservateur  

Il y a 50 ans, le Service canadien de la faune (SCF) a chargé l’ONF de réaliser un film sur les travaux qu’effectuaient ses spécialistes en vue d’assurer la protection d’une diversité d’animaux et d’habitats au pays.

Michael McKennirey a ainsi créé Compte à rebours, une production applaudie partout au monde en raison non seulement du portrait qu’elle brosse de cette équipe dévouée, mais du message positif qu’elle porte.

À l’approche du Jour de la Terre, le 22 avril, j’ai eu envie de revoir ce film tombé dans l’oubli et de revenir sur quelques-unes des leçons que nous en avons tirées.

Les environnementalistes d’aujourd’hui s’en étonneront peut-être, mais à la fin des années 1960 et au début des années 1970, la protection de la faune en Amérique du Nord a fait couler beaucoup d’encre. Il n’était pas rare que les cinémas présentent des documentaires sur la nature, et les émissions de télévision sur le sujet abondaient (au Canada, l’émission The Nature of Things est diffusée sur les ondes du réseau national CBC depuis 1960). Nous prenions conscience des périls qui guettaient nos animaux sauvages. Or, si dans l’ensemble, les médias ont malheureusement insisté davantage sur les échecs liés aux mesures adoptées, quelques voix positives se sont tout de même élevées.

Voici l’illustration créée pour l’affiche du film :

L’ONF tourne des films sur le thème de la nature depuis les années 1940, mais à l’origine, ces productions portent surtout sur la façon de protéger la flore et la faune au profit de nos ressources économiques. Un virage s’amorce toutefois à compter des années 1960 : les cinéastes se mettent à faire valoir l’importance de préserver les habitats et les animaux (Jardins sauvages, paru en 1963, illustre bien cette tendance).

Compte à rebours s’inscrit dans la continuité d’une collaboration entre l’ONF et le Service canadien de la faune : ensemble, ils avaient auparavant créé la série de courts messages d’intérêt public Merveilles de la faune, présentée jusqu’à la fin des années 1970.

Le film de Michael McKennirey s’ouvre sur des spécialistes s’employant à vacciner un bison contre la fièvre charbonneuse dans le parc national Wood Buffalo. On nous apprend que l’Amérique du Nord abritait autrefois dix millions de bisons, mais qu’à la fin du XIXe siècle, l’espèce s’est trouvée quasi entièrement décimée par les chasseurs. Grâce aux travaux du SCF, la population a toutefois grimpé à 12 000 têtes de bétail en 1970 (on dénombre aujourd’hui plus de 31 000 bisons).

Comme nous le voyons dans le film, la vaccination des animaux ne constitue qu’une facette de la vaste mission dont s’acquittent les spécialistes du Service canadien de la faune. Ils pratiquent en outre la pisciculture dans les conditions optimales et analysent l’eau des lacs afin de déterminer s’ils peuvent y lâcher les poissons. Ils étudient aussi les effets des pesticides sur les faucons et sur d’autres oiseaux. Au Nouveau-Brunswick, ils provoquent des explosions dans les marais pour y former d’immenses cratères qui peu à peu se rempliront d’eau et deviendront propices à la croissance de la végétation, ainsi qu’à l’augmentation des populations de canards.

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Images tirées du film

ONF

Compte à rebours nous révèle aussi le destin des grues blanches, dont il ne restait plus que 14 individus en 1941 ! Ce triste recensement n’était pas la conséquence de la chasse, mais du fait que les cultivateurs avaient provoqué leur disparition en empiétant sur leur habitat. Le film souligne que même si la grue blanche n’a jamais constitué une espèce abondante, le SCF et parvenu à en porter le nombre à 56 en 1970 (on en compte aujourd’hui plus de 800). S’il est fréquent que les grues pondent deux œufs, il est en revanche très rare que l’un et l’autre éclosent. Comme il s’agit d’une espèce migratrice, les agents du SCF ont mis en œuvre une initiative qui s’est révélée particulièrement fructueuse : elle consistait à prélever l’un des œufs avant l’éclosion et à l’expédier au Texas par jet militaire afin que l’oiseau puisse y être élevé en captivité avant qu’on le lâche dans la nature.

La caméra se tourne ensuite vers l’ours brun, ou grizzli. Saviez-vous qu’à une certaine époque, cet animal était présent dans les régions du sud et jusqu’au Mexique ? Pour assurer la protection de leurs troupeaux, les éleveurs l’ont toutefois pourchassé jusqu’à entraîner son extinction dans ce secteur. Lors du tournage de Compte à rebours, le SCF en était à la dernière étape d’une étude de cinq ans sur la dynamique de la population de grizzlis. L’étude avait pour but de s’assurer que les ours bruns du Canada ne subiraient pas le même sort que ceux du Mexique. En recourant à diverses techniques, notamment l’installation de colliers munis d’émetteurs radio au cou des ours, les scientifiques souhaitaient pouvoir déterminer l’étendue de leur habitat naturel.

Enfin, le SCF a également mis sur pied des centres d’histoire naturelle afin d’aider les enfants à se rapprocher de la nature puisque ce sont eux qui, demain, se chargeront de la protéger.

Compte à rebours , Michael McKennirey, offert par l’Office national du film du Canada

Atonement, la version originale anglaise de Compte à rebours, est télédiffusée sur l’ensemble du réseau canadien le 12 septembre 1971 et elle obtient des critiques dithyrambiques. Le Calgary Herald la qualifie de « récit fascinant et spectaculaire ». Radio-Canada présente la version française Compte à rebours le 25 juin 1972 et le film récolte cette fois encore des commentaires élogieux. Il est traduit en plusieurs langues — néerlandais, hindi, allemand, espagnol et japonais — et vendu partout au monde. Il remporte plusieurs prix, dont un est décerné à Michael McKennirey lors de la cérémonie des Canadian Film Awards, dans la catégorie « réalisation d’un documentaire ». On produit en outre une version de vingt minutes intitulée Keepers of Wildlife afin de répondre aux besoins des écoles.

Lorsque j’ai revu ce film, bien des choses m’ont frappé. D’abord, le travail qu’effectue cette formidable équipe m’a rempli d’enthousiasme. Ensuite, le film passe outre aux échecs antérieurs de l’humanité et transmet un message résolument positif. Enfin, les mesures de protection de notre faune existent depuis beaucoup plus longtemps qu’on pourrait le croire : la création du SCF date de 1947, mais l’organisme tire son origine de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, adoptée en 1917.

Je vous invite à visionner cette œuvre magnifique. Elle nous rappelle que même si nous régnons en maîtres sur l’ensemble des créatures vivantes, il nous appartient d’utiliser ce pouvoir avec sagesse.

Il me reste à vous souhaiter un bon visionnage et un excellent Jour de la Terre !

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