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L’histoire méconnue du logo de l’ONF | Perspective du conservateur

L’histoire méconnue du logo de l’ONF | Perspective du conservateur

L’histoire méconnue du logo de l’ONF | Perspective du conservateur

Le 24 avril, dans le cadre des préparatifs du déménagement vers le centre-ville, l’ONF a retiré le logo qui ornait le mur extérieur de l’organisme, sur le chemin de la Côte-de-Liesse.

Il sera par la suite installé dans le grand espace public des nouveaux bureaux de l’ONF à l’Îlot Balmoral du Quartier des Spectacles.

https://www.facebook.com/onf.ca/videos/348492282464094

Accroché au début des années 1970 avec les inscriptions « Office national du film du Canada » et « National Film Board of Canada », le célèbre logo en aluminium fait partie du paysage qui borde l’autoroute métropolitaine depuis presque cinquante ans!

Mais ce logo, d’où vient-il?

Dans les années 1960, l’ONF n’a pas encore de symbole officiel. Il y a bien ce vieil emblème avec les lettres N, F et B qui apparaît dans certains films des années 1940, mais l’objet relève plus du blason que d’un logo digne de ce nom.

La direction de l’ONF de l’époque, avec en tête le commissaire Hugo McPherson, décide de remédier à la situation.

Deux firmes spécialisées en graphisme sont embauchées, mais leurs propositions sont jugées insatisfaisantes. La direction se tourne alors vers le personnel de l’ONF en organisant un concours. Elle mise sur une qualité supérieure de dessins venant de la part d’employés pour qui la création est une affaire quotidienne.

Le comité chargé du logo reçoit cinquante-trois dessins, qu’on désigne seulement par un numéro afin que les membres du jury ne soient pas influencés par l’identité de leurs auteurs. Dix dessins sont sélectionnés, puis soumis au commissaire McPherson et à un autre comité d’experts. Ils retiennent, dans l’ordre, les dessins numéro 52, 25 et 9.

Les trois propositions retenues

Le 52 est le dessin proposé par Georges Beaupré, alors directeur artistique du Service de la publicité. Il devient le logo officiel de l’ONF. La proposition de Norman McLaren (25), célèbre cinéaste d’animation, termine au deuxième rang et celle de Sidney Goldsmith (9), producteur et également cinéaste d’animation, au troisième.

Le dessin de Beaupré, explique le commissaire McPherson dans une note de service envoyée à tout le personnel de l’ONF en juillet 1970, représente l’importance qu’accorde l’organisme à la vision de l’homme sur l’humanité.

Il rappelle l’art autochtone (ce qui est tout de même remarquable à une époque où on se préoccupe peu de la contribution des Autochtones). Le dessin, poursuit le commissaire, affirme la démarche progressive du Canada vers l’art et la technologie des communications.

Quatre esquisses initiales de Georges Beaupré

Il représente l’homme, dont les bras levés et les mains jointes suggèrent la célébration, et dont la tête est semblable à l’iris d’un œil. Le nouveau logo de l’ONF, conclut M. McPherson, c’est l’homme qui voit, l’homme visionnaire, l’homme animé.

En 1993, le logo est légèrement modifié, alors qu’on intègre le dessin dans un cadre et qu’on ajoute les initiales anglaises et françaises de l’organisme en bas. Il sera modernisé en 2002.

« L’homme qui voit » sort de son cadre, se rapproche, s’ouvre sur le monde, se libère d’une certaine rigidité, sa typographie change et le vert qui le caractérise devient plus lumineux, sans qu’il perde son identité.

Enfin, depuis 2015, le vert a été remplacé par le noir.

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