Nous lançons aujourd’hui notre tout dernier projet interactif, Pain, pour célébrer la fête du Canada. Cela semblait l’occasion parfaite, car ce projet et notre pays ont une chose essentielle en commun : leur lien au multiculturalisme.
Nous avons tous entendu le proverbe qui dit que le Canada est une mosaïque. En tant que pays, nous tirons tous une grande fierté de la richesse et de la diversité de notre merveilleuse nation.
Lors du recensement de 2001, le gouvernement du Canada a produit un rapport dans lequel on peut lire :
« L’immigration au Canada au cours des 100 dernières années a façonné le Canada, grâce à chaque nouvelle vague d’immigrants qui venait élargir la composition ethnique et culturelle du pays. (…) Par conséquent, le nombre de minorités visibles au Canada s’accroît (…), ce qui reflète une mosaïque culturelle riche et variée au moment où le pays entrait dans le nouveau millénaire. »
En plus de cela, nous avons également notre propre patrimoine autochtone dont nous avons hérité. Chacun de ces groupes, qu’il vienne d’ici ou d’ailleurs, a sa propre recette de pain à offrir. En pétrissant le pain ensemble, nous transmettons notre culture et notre savoir-faire.
Et c’est exactement le but de notre projet.
L’artiste et innovatrice sociale Mariette Sluyter voulait explorer la relation entre le pain et la façon dont nous vivons le lien avec notre culture. Elle a eu l’occasion de cuire du pain avec des personnes âgées, par le passé, et avait constaté combien cette expérience les avait rapprochées. Elle croyait que la narration qui découle naturellement du geste de donner une recette pourrait aider à surmonter les obstacles culturels.
Ainsi, sans plus attendre, voici six femmes qui ont accepté de nous donner leur recette.
Rencontre avec les boulangères
Anne, née en 1926, est une immigrante hongroise qui est venue au Canada à l’âge de deux ans. Elle a grandi dans une communauté minière, dans le sud de l’Alberta. Encore aujourd’hui, elle cuisine régulièrement pour ses enfants, ses petits-enfants et ses arrière- petits-enfants.
Pendant qu’elle pétrit la pâte légère de son pain blanc, Anne parle du fait de vieillir, du dur labeur et de son enfance.
Carrie est une femme crie qui a survécu au système des pensionnats indiens. Elle utilise maintenant la recette de sa grand-mère non seulement pour préparer des pains frais et chauds, mais aussi pour affirmer une culture que d’autres ont désespérément tenté de lui arracher. C’est précisément ces souvenirs de sa grand-mère qui l’ont aidée à mettre de côté les problèmes de son enfance pour devenir une membre compatissante de sa communauté.
Vidya a immigré au Canada après avoir rejeté le rôle imposé aux femmes dans son pays natal, l’Inde. Elle est pleine d’énergie, passionnée par la découverte du savoir et reste rarement oisive. Elle adore cuisiner et prendre soin des autres. D’ailleurs, elle est bénévole auprès d’un groupe de personnes âgées.
Vidya adore préparer son célèbre roti pour sa famille et ses amis dans ce pays qui est maintenant le sien.
Vera a grandi dans la communauté russe de Veregin, en Saskatchewan. Maintenant à la retraite, elle fait partie des « Seniors A GOGO », jouant notamment dans une pièce portant sur les personnes âgées et la sexualité. Mère célibataire et grand-mère, sa famille est une immense source de fierté.
Pour Vera, le geste de préparer ses petits pains russes, son mets fétiche, lui rappelle son patrimoine et de vieux souvenirs de sa mère cuisinant pour les gens au chômage, durant la Grande Dépression.
Wilma a quitté les Pays-Bas pour venir s’établir à Kitimat, en Colombie-Britannique, alors qu’elle était une jeune mariée de 30 ans ne connaissant pas un mot d’anglais. Elle s’est acclimatée et son sens de l’humour omniprésent lui a permis de trouver son chemin.
Wilma célèbre la joie de vivre à l’aide de sa recette de panneboek, une recette néerlandaise traditionnelle qui lui est particulièrement chère après avoir côtoyé la mort et la violence de la guerre en Europe, durant son enfance.
Toujours prête à chanter et à conter des histoires, Charlotte est une pied-noir de la nation Pikani, en Alberta. Enseignante et amie fort appréciée dans sa communauté, elle prépare un pain frit et une bannique simplement incomparables.
Pendant qu’elle démontre comment préparer son délicieux pain frit, Charlotte contemple son enfance difficile, enfoncée dans une culture coloniale.
Vivez l’expérience de ce projet en entier ici. Pour ne rien manquer des activités entourant le projet, suivez le mot-clic #pain sur Twitter.
Joyeuse fête du Canada!
j’oubliais : j’habite dans le nord de la France.
Raison de plus pour nous partager votre recette 😉
J’aime toutes ces femmes.
j’ai 77 ans, demain je vais faire du pain.
merci à toutes.
Quelle bonne idée Doris:) N’hésitez pas à nous partager votre recette!
J’ai beaucoup aimé le vidéos de ces femmes qui nous présentent leur manière de faire du pain. Vous savez, au Québec, il y a une longue tradition de faire du pain. Il faut croire que nous ne faisons pas partie du Canada, ou si peu.
Merci pour votre commentaire Ghislaine!