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En souvenir du documentariste engagé Magnus Isacsson

En souvenir du documentariste engagé Magnus Isacsson

En souvenir du documentariste engagé Magnus Isacsson

Ce billet est une traduction de l’anglais.

Magnus Isacsson est décédé. C’était un ami cher de l’ONF et un ardent défenseur du documentaire québécois.

Ce cinéaste accompli épris de justice sociale s’est employé à explorer les enjeux sociaux et politiques dans des documentaires puissants, qu’il a réalisés tant à titre indépendant qu’à l’ONF.

Il a enseigné à l’université et a aussi fait œuvre de pionnier dans le domaine des médias communautaires en enseignant la production audiovisuelle au Zimbabwe et en Afrique du Sud pour le compte de Vidéo Tiers Monde.

Ancien coprésident de Documentaristes du Canada et vice-président de l’Observatoire du documentaire, Magnus Isacsson a reçu en 2004 le prix Lumières de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), qui l’a aussi nommé membre émérite plus tôt cette année.

Magnus Isacsson était un homme passionné et un cinéaste prolifique : il a continué à travailler malgré la maladie. Il a réussi, au prix d’immenses efforts et d’une grande générosité, à achever Ma vie réelle, un film sur la réalité des jeunes en difficulté de Montréal Nord. Produit par Jeannine Gagné pour Amazone Film, Ma vie réelle sera présenté en première à l’automne.

Son dernier film, Granny Power, à propos d’un mouvement militant mené par des personnes du troisième âge et produit par Jocelyne Clarke, sa femme et fréquente collaboratrice, est encore en production.

Pendant ses 22 années de carrière en tant que documentariste, Magnus Isacsson a collaboré avec l’ONF à des œuvres acclamées telles que Uranium (1990), un film explorant les conséquences de l’extraction minière de l’uranium au Canada (gagnant d’un prix Golden Sheaf du meilleur documentaire); Tension (Cineflix/ONF, 1996), lequel documente la campagne menée pendant cinq ans par les Cris de la baie James contre le mégaprojet hydroélectrique de Grande-Baleine (nommé meilleur documentaire au Festival international du film d’environnement à Paris et gagnant du Grand prix au Festival de Lausanne en 1999); ainsi que Vue du Sommet (Les Productions Érézi/ONF, 2002), un regard sur les différents intervenants du Sommet des Amériques tenu en 2001 à Québec.

Son dernier film réalisé à l’ONF est La bataille de Rabaska. Coréalisé avec son ami de longue date Martin Duckworth, il relate la bataille de citoyens contre un projet de terminal méthanier dans leur communauté.

Nous garderons de lui un excellent souvenir. Il nous manquera à tous.

Vue du Sommet , Magnus Isacsson, offert par l’Office national du film du Canada

Uranium, Magnus Isacsson, offert par l’Office national du film du Canada

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  1. Un après-midi avec Magnus et Jocelyne

    Il y a quelques semaines, nous avons eu le plaisir de passer l’après-midi avec Magnus Isacsson, chez lui. Même s’il était très faible et souffrant, Magnus nous a parlé avec enthousiasme de cinéma documentaire et de ses productions en cours, et il voulait tout savoir sur nos propres projets. Le regard vif, il nous a parlé de son travail de création et du bonheur pour lui de suivre, sur de longues périodes de temps, des personnages qui ont à relever des défis personnels et sociaux importants. Il était tout particulièrement fier de son dernier film, Ma vie réelle, un documentaire tourné à Montréal-Nord avec quatre jeunes hommes à risque. (Le film est produit par Jeannine Gagné, tourné par son grand ami et complice, Martin Duckworth, assisté de Franck Le Coroller et monté par Annie Jean.) Il nous a fait part des aléas propres à ce type de démarche documentaire qui l’ont amené à trouver des personnages forts et étonnants qu’il a continué de filmer jusqu’à la toute fin du montage. Alors qu’il affrontait lui-même une maladie incurable, Magnus accordait toute sa compassion aux personnages de son film dont la vie est une série d’épreuves.

    Les gens qui admirent le travail de Magnus soulignent unanimement l’absence totale de cynisme dans sa démarche et sa foi inébranlable dans le pouvoir du documentaire. Nous pouvons le confirmer: lors de notre rencontre, Magnus était aussi excité qu’un jeune cinéaste qui découvre le cinéma engagé! Aucun signe de sa part d’apitoiement sur son propre sort, ni de colère face à l’injustice d’une vie fauchée avant même d’avoir atteint l’âge de 65 ans. Au contraire, il nous a présenté des extraits d’un autre projet en cours, un documentaire sur les victimes des prêtres pédophiles au Québec. Nous l’avons visionné avec émotion, profondément touchées par la souffrance et le courage des victimes à qui il donnait la parole et, comme lui, indignées des abus commis contre ces enfants. Nous ne doutions pas cet après-midi que Magnus trouverait une façon de finir ce documentaire dérangeant et nécessaire.

    Magnus nous a aussi parlé du rôle inestimable de sa femme, Jocelyne Clarke, une partenaire et collaboratrice des plus aimante. Jocelyne avait effectué des recherches exhaustives sur son cancer et sur tous les traitements possibles et imaginables, si bien qu’elle en connaissait presqu’autant que ses médecins sur sa maladie. Après avoir préparé le repas de leur fille Béthièle et avant de s’installer pour effectuer quelques heures de travail rémunéré, Jocelyne est venue s’asseoir avec nous un moment. Si elle paraissait aussi amaigrie et fatiguée que Magnus, ses yeux brillants et son attitude positive contagieuse traduisaient une force intérieure qui nous a profondément impressionné. Les gens qui connaissaient Magnus savent que Jocelyne non seulement réalise ses propres films en plus de travailler comme programmatrice de festivals, professeure de cinéma et analyse de projets cinématographiques, mais qu’elle a également collaboré étroitement à plusieurs productions réalisées par Magnus, à titre de productrice, recherchiste et monteuse.

    En quittant Magnus et Jocelyne, nous nous sommes comptées chanceuses de connaître un couple aussi talentueux, généreux et engagé qui, par leur exemple, ont établi des standards élevés pour le cinéma documentaire. Nous nous joignons aux nombreux amis et amies de Magnus et Jocelyne dans le milieu documentaire qui ont tant bénéficié de leur amitié, de leurs conseils et de leur générosité pour inviter Jocelyne à nous dire comment nous pouvons à notre tour lui rendre tout ce que nous avons reçu de leur part.

    Helene Klodawsky et Sophie Bissonnette

    — Sophie Bissonnette,

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