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Quelles sont les mesures prises pour conserver notre collection ?

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Pour répondre à cette question, ma collègue Julie Matlin s’est  rendue à la source même. Elle a rencontré Richard Cournoyer, superviseur du service des laboratoires et chambres fortes de l’ONF qui  s’est empressé de lui faire visiter les lieux et de répondre à ses questions.

 « La collection de l’ONF est gardée dans une chambre forte de conception spéciale située dans le siège de notre organisme à Montréal. Avant la construction de cette installation dans les années 1990, nos matériaux étaient éparpillés à la grandeur du pays, dont 15 000 boîtes aux Archives nationales à Ottawa. De là, ils ont été transférés au sous-sol de l’ancien édifice Grierson à Montréal. Presque la totalité de ce qui s’y trouvait a été endommagé par l’humidité. (Correction – 18/6/09 : Il y a encore 15 000 boîtes aux Archives nationales, mais les documents qui se trouvaient dans le sous-sol du Grierson sont maintenant dans nos chambres fortes.)

Après la construction des chambres fortes, la collection entière a été regroupée. Plusieurs années ont été nécessaires pour trier les documents, créer un système de classification et restaurer les pellicules endommagées.

Tout les documents qui entrent ou sortent de la chambre forte doivent reposer dans un lieu d’attente pendant au moins quelques heures ou préférablement 24 heures. On s’assure ainsi d’éviter la condensation en laissant la pellicule s’ajuster à la différence de température. Le sol du lieu d’attente est recouvert d’un tapis collant bleu, assez cool, qui en plus de retenir la poussière et la saleté fait un drôle de bruit sous les pieds.

Chaque jour, environ 300 boîtes sortent de la chambre forte ou y entrent, et mille nouvelles boîtes s’ajoutent à la collection chaque mois.

La chambre forte comprend deux étages (presque trois en fait – je n’en dis pas plus) maintenus à une température de 12° Celsius et à un taux d’humidité de 33 %. La pression atmosphérique est positive pour empêcher l’air extérieur de pénétrer dans la chambre forte lorsqu’une porte est ouverte.

Les matériaux magnétiques et non magnétiques sont chacun entreposés à des étages différents pour éviter la contamination. Pour les non initiés, sachez que les boîtes de pellicule sont VRAIMENT lourdes. C’est pour ça que nous sommes équipés d’un joli petit monte-charge servant au transport des boîtes entre les étages. (Pour avoir une idée de sa taille, notez que les boutons sont à la hauteur habituelle.)

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Nous avons mis au point nos propres boîtes de film en collaboration avec une entreprise de Québec. Ces boîtes sont maintenant utilisées partout dans le monde et sont devenues une norme de l’industrie. Elles sont faites de polypropylène, un plastique qui ne dégage aucune molécule dommageable, et laissent l’air s’échapper dans l’atmosphère de la chambre forte. Celle-ci est équipée de filtres spéciaux au charbon qui captent les substances nuisibles qui peuvent se retrouver dans l’air.

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Avec l’usage de ces boîtes et le contrôle de la température, nous sommes à même de combattre les trois principaux fléaux qui menacent les pellicules de film :

  1. Les dommages physiques tels la torsion et l’étirement de la pellicule causés par les différences de températures;
  2. Les moisissures causées par un excès d’humidité;
  3. Les dommages chimiques causés par l’acide qui se forme sur la pellicule (produit par le support et l’émulsion).

Des tests d’acidité sont effectués régulièrement. Dans notre environnement contrôlé, des dommages de niveau 1 n’apparaîtraient qu’au bout de 280 années. Il y a trois niveaux de dommages potentiels. En gros, cela prendrait environ mille ans avant que la pellicule ne soit gravement endommagée.

La chambre forte est de plus équipée d’un réfrigérateur où sont gardés tous les matériaux contaminés. La température y est maintenue  à -2° et le taux d’humidité est de 25 %. Les films qui y sont entreposés mettraient 900 ans pour passer au niveau de dommage supérieur.

Lors de ma visite, j’ai été intrigué par un vieil haut-parleur installé au niveau inférieur de la chambre forte. En prenant congé, je n’ai pu m’empêcher de demander à Richard à quoi il servait. Il s’est esclaffé et m’a dit que c’était pour les employés, pas pour les boîtes de film.

Eh oui, pendant un moment j’ai cru qu’un peu de musique classique pouvait, tout comme avec les plantes, avoir un effet bénéfique sur notre collection … »

***

« Est-ce que ce texte vous a plu? L’avez-vous trouvé intéressant? Si c’est le cas, je pourrais aussi vous renseigner sur la numérisation et la restauration à l’ONF…»

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  1. Oui, je serais très intéressée à lire un billet pour suivre les derniers développements sur la numérisation et la restauration à l’ONF. Je ferai suivre le lien à mes collègues archivistes qui seront sûrement très intéressés. Merci!

    — Marysol Moran,
  2. Je viens de lire votre article. intéressant. par contre, la prochaine fois, n’hésitez pas à mettre plus de photos. ceci rends les choses encore plus faciles à comprendre.

    merci

    — Francois,

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