L’instant d’une vie : ouvrir le dialogue sur le deuil périnatal
Au Canada, une grossesse sur quatre se conclut sans bébé… Une sur quatre : c’est une statistique qui fait froid dans le dos, qui nous révolte ! Rien de plus naturel, elle porte une ombre sur le plus beau, le plus doux des symboles : la grossesse. Une femme enceinte est censée représenter la vie, l’amour, l’espoir, la joie…
Si les deuils ne se comparent pas, on peut difficilement imaginer pire drame que la mort de son enfant. En théorie, nous serions prêts à tout pour amener ne serait-ce qu’un peu de réconfort aux parents qui traversent cette terrible épreuve. Mais dans la pratique, ce n’est pas si simple… Nos croyances, nos valeurs ainsi que nos préjugés nous poussent à créer une « échelle de légitimité » des deuils. Une hiérarchie entre autres dictée par l’âge du bébé ou, le cas échéant, par le nombre de semaines de gestation…
Les parents vivant un deuil périnatal — le deuil d’un enfant à naître, ou âgé d’à peine quelques jours — le comprennent rapidement : aux yeux de beaucoup, leur « mésaventure » n’est rien comparée au drame des parents ayant perdu un « vrai » enfant.
« Non, mais tu comprends… pour elle, c’est pire, c’est un vrai bébé qu’elle a perdu… »
« De toute façon, à ce stade-là, c’était rien de plus qu’une crevette… »
« Ça fait un an que c’est arrivé, décroche… T’en auras un autre… »
C’est dans ce fossé que finissent ces parents aux histoires déchirantes et uniques… Leur souffrance et le désir qu’on en reconnaisse la légitimité, qu’on la comprenne, semblent être les seules constantes… Mais au fur et à mesure que les effets du temps se font sentir et que le deuil avance, une envie d’aider, de soutenir ceux qui affrontent, comme eux, la perte d’un enfant semble également universelle, et à ce niveau, peu de distinctions sont faites entre une IMG, une mort in utero ou celle d’un enfant de quatre ans… Ce genre de drame oblige à ne plus voir la vie qu’en noir et blanc. On est plongé dans le gris, avant de redécouvrir peu à peu toutes les autres couleurs.
Avec ce documentaire, nous voulons sensibiliser le public à la réalité des parents vivant un deuil périnatal. Sans pathos, ou sans tomber dans le tire-larmes, amener le spectateur à entrer en empathie avec eux, provoquer une discussion à grande échelle, primordiale pour l’avenir de notre société, et apporter du soutien aux parents endeuillés, en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls…
L’instant d’une vie veut diffuser un message d’espoir, favoriser l’ouverture d’un dialogue.
Samuel-A. Caron et France Gallant
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L’instant d’une vie, Samuel-A. Caron et France Gallant, offert par l’Office national du film du Canada