Marcel Barbeau | L’homme qui voulait mourir un pinceau à la main
Peintre de la lumière, des formes et de la couleur, épris dès ses débuts d’un grand désir de liberté et d’authenticité, rebelle, signataire du Refus global, le plus tumultueux des Automatistes, Marcel Barbeau a toujours voulu demeurer un artiste inclassable. Un homme qui, au fil de ses œuvres, se transforme, se renouvelle, change son style, évolue en fonction de ses besoins et non en fonction de ce qu’on attend de lui. Son œuvre reste méconnue, mais comme il le dira, il a choisi d’être un peintre heureux plutôt qu’un peintre à succès. Celui-ci étant destiné à être malheureux, parce qu’il fait ce que le public lui demande.
Un peintre danseur
Toujours en quête d’expérimentations, il s’approprie le langage des autres disciplines artistiques, notamment la danse et la musique, pour le traduire en langage pictural et graphique. Il mêle danse contemporaine et peinture, en invitant des danseurs à bouger autour de ses tableaux et de ses sculptures ou encore en dansant lui-même tout en peignant. Certaines de ses peintures sont proches de la musique, deviennent des annotations musicales, reproduisent les structures d’un opéra, alors qu’il peint tout en écoutant Mozart.
Pour Marcel Barbeau, l’art est un processus de transformation. Il s’agit de transformer les choses, de leur inculquer quelque chose qui appartient à l’artiste. Un art abstrait qui est une représentation de notre monde, de la nature, mais vu de plus haut, d’un autre point de vue. Un art de notre temps, pleinement réaliste, qui, en somme, n’a rien d’abstrait.
Marcel Barbeau, 1925-2016
Marcel Barbeau est mort entouré de ses proches le 2 janvier dernier, un pinceau à la main, comme il l’avait souhaité une quinzaine d’années plus tôt, au cours d’une entrevue pour le film Barbeau, libre comme l’art (2000), réalisé par sa fille, Manon Barbeau. Tout comme Renoir, mourir un pinceau à la main, pour ne pas mourir, pour mieux se transformer.
Barbeau, libre comme l’art, Manon Barbeau, offert par l’Office national du film du Canada
Découvrez également d’autres films sur les signataires du Refus global et sur son auteur, Paul-Émile Borduas.
Les enfants de Refus global, Manon Barbeau, offert par l’Office national du film du Canada
Paul-Émile Borduas (1905-1960) , Jacques Godbout, offert par l’Office national du film du Canada
Claude Gauvreau – Poète, Jean-Claude Labrecque, offert par l’Office national du film du Canada
Ferron, Marcelle, Monique Crouillère, offert par l’Office national du film du Canada
Toujours intéressant
À corriger: Marcel Barbeau, 1925-2016
Bonjour M. Gagné,
L’erreur de frappe a été corrigée. Merci d’avoir pris le temps de nous en aviser.
Bon week-end!
Catherine
Chapeau M. Barbeau, vous étiez un GRAND Peintre et un GRAND Nationaliste, vous nous avez fait HONNEUR, tout au long de votre parcours. Merci.
André Gaudreau