Lancement de Médecins sans résidence, un nouveau film du projet la Tête de l’emploi
Collaboration spéciale de Marie-France Côté.
Médecins sans résidence, Tetchena Bellange, offert par l’Office national du film du Canada
Voici en primeur le deuxième film de notre série! Le court métrage documentaire Médecins sans résidence explore la question des médecins d’origine étrangère qui n’arrivent pas à obtenir un poste de résidence. Chaque année, en effet, une centaine de ces postes demeurent non comblés au Québec.
Quand on sait à quel point le système manque de ressources, il est difficile d’imaginer qu’on laisse ainsi de côté des professionnels qui veulent pratiquer leur métier dans leur pays d’accueuil. La question des médecins est aussi symbolique, car elle nous met devant une dichotomie des discours. On dit que le futur – dans tous les domaines – se fera avec les forces vives que représentent les immigrants et ceux qui font partie de ce qu’on l’on nomme les minorités visibles. Or, que fait-on en réalité pour organiser ce futur? Dans le cas des médecins d’origine étrangère, il est clair que tout le monde y perd: des talents sont ignorés et le besoin de personnel soignant est toujours aussi criant.
La réalisatrice Tetchena Bellange a dû surmonter un obstacle de taille qui en dit beaucoup sur l’état des choses; parmi les médecins qu’elle a approchés, aucun n’a voulu parler devant la caméra, même si on sentait chez eux un fort désir de discuter de la question. (Vous en saurez plus sur la manière dont elle a contourné le problème en regardant les entrevues que nous avons filmées avec elle et qui seront présentées en ligne dans quelques jours.) Dans ce cas, on parle de racisme systémique; la structure même du système favorise la discrimination parce qu’elle ne prévoit pas l’obligation de faire une place à ces médecins. L’apathie qui consiste à ignorer un problème est elle aussi destructrice (pensez aux questions liées à l’environnement). La phrase «Ce n’est pas mon problème» devient une forme de discrimination, plus difficile à cerner que le racisme direct et ciblé.
Un film peut prétendre élargir les horizon, et je suis bien contente qu’il y ait ici, par exemple, le Dr. Amouzou de Médecins d’Ailleurs qui nous dit: «Un médecin, c’est bon dans un hôpital, ça peut aider, et le système a besoin d’aide.» Pourquoi pas en effet? C’est souvent simplement une question de changer de «lunettes» et de découvrir une autre perspective. Quand on a l’occasion de mettre un visage sur ceux qui vivent les impacts de cette situation et, surtout quand on reçoit une réponse d’un médecin d’origine étrangère qui signe son courriel «Désolé d’être si lâche», ça donne envie de participer à trouver des solutions.
Nous souhaitons donc que ce film réveille ces mêmes sentiments chez vous. Alors profitez du fait qu’il soit lancé en ligne en «grande primeur internationale» (chanceux!), regardez-le, dites-nous ce qu’il a provoqué chez vous et, pendant que vous y êtes, ne manquez pas de le faire voir aussi à vos proches!
Que de vrai les faits explorés dans ce filme!. Le pire: Les stéréotypes et la discrimination viennet des institutions. Les quelques-uns chanceux qui ont réussi à franchir les obsclacles se rendrent compte vite que la population québécoise est plus qu’accuillante aux médecins formés à l’étranger.
Ne vous découragez pas!
Excellent reportage. Bien résumé avec tact et objectivité.