L’installation CODEBARRE expliquée par son concepteur Hugues Bruyère
Collaboration spéciale de Anne-Marie Lavigne.
*Ce billet est tiré du blogue CODEBARRE.TV.
Au centre de la pièce, un socle entouré d’objets au sol. Au fond de la salle, un code-barres géant. Pour déclencher la projection d’un film sur le Code-barres, un objet est déposé sur le socle.
Les plateformes Web et iPhone appellent à l’exploration des objets du quotidien. L’installation CODEBARRE.TV pousse encore plus loin la narrativité interactive en nous plongeant dans l’univers du projet.
Le concepteur et intégrateur, Hugues Bruyère de Departement, nous explique le concept et le fonctionnement de l’installation.
Faire vivre le code-barres
« Sur le site et sur l’application iPhone, le code-barres est utilisé comme déclencheur de contenu ou source d’information pour la visualisation de données. Bien qu’il soit un élément essentiel de la navigation, le code-barres se fond rapidement dans la richesse et l’originalité de l’expérience Web et des films.
Pour l’installation, je voulais ramener en avant le code-barres. La structure, monolithique et épurée, prend donc la forme d’un code-barres géant. Il a fallu se servir des contraintes du projet pour trouver des logiques créatives. En rappel des 14 catégories d’objets du projet, la structure est constituée de 14 barres de trois tailles différentes. On aurait pu faire un vrai code-barres qui aurait pu être scanné, mais dans ce cas-ci, le lien était trop fort avec les 14 catégories. Ce code-barres géant est utilisé comme surface de projection des films. La métaphore du projet est ainsi complète : c’est réellement le code-barres qui fait parler les objets. »
Faire parler les objets
« Les objets de l’installation ont été conçus par ritaritarita. Il y a 14 objets différents – un par catégorie- produits chacun en 40 exemplaires. Nous avons utilisé 10 objets de chacune des catégories pour l’installation au IDFA. Ces objets sont faits de plastique styrène.
Ils contiennent tous une puce de la forme d’une pastille qui les identifie à leur catégorie. Dans le socle, une autre puce reconnaît la catégorie de l’objet déposé et lance la projection d’un film associé.
Pour activer l’installation, il suffit donc de prendre un objet au sol et de le déposer sur le socle central. La puce du socle reconnaît les films vus et attend que tous ceux de la catégorie aient été projetés avant de recommencer la séquence. À la fin de la séquence – par exemple pour la catégorie Transport, 10 films – un film d’erreur est lancé.
Après un certain temps sans objet scanné, l’installation se met en mode d’attente. On peut alors y voir des animations de flashs de couleurs synchronisées sur les rythmes des neufs pistes audio du projet. Après deux minutes d’attente, l’installation se met automatiquement en mode d’appel à l’action. Un pulse blanc est alors déclenché. Tous les trois pulses, une phrase ou une question est projetée, invitant le public à scanner un objet. L’installation restera dans ce mode jusqu’à ce que quelqu’un dépose un objet sur le socle ».
L’interface
« Pour la réalisation et la gestion de l’installation, nous avons créé notre propre logiciel à partir de l’outil Open Frameworks de Zacharie Lieberman. Cette plateforme nous permet de développer nos propres interfaces en C++. De cette façon, nous pouvons générer et gérer de l’interactivité spécifique à un projet.
J’ai créé l’interface de gestion de l’installation en trois parties assez simples : une pour la lecture des puces associées aux objets, une pour la gestion de la projection et l’autre pour la gestion des films projetés. De cette façon, nous pouvons gérer les caractéristiques des différentes lentilles de projecteurs, la distance entre le projecteur et la structure du code-barres ainsi que la projection des sous-titres des films. Le tout dans le but de faciliter la mise en place de l’installation dans les galeries. »
Vous pouvez expérimenter l’installation au festival IDFA à Amsterdam jusqu’au 27 novembre. Nous vous communiquerons les prochains lieux et dates sous peu!
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