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L’ONF donne vie à des archives de la Première Guerre mondiale

L’ONF donne vie à des archives de la Première Guerre mondiale

L’ONF donne vie à des archives de la Première Guerre mondiale

Jusqu’au 31 mars 2019, le Musée canadien de la guerre présente à Ottawa trois créations originales de l’ONF portant sur la Première Guerre mondiale. Regroupées sous l’exposition Victoire 1918, ces œuvres conçues à partir de précieuses archives permettent aux visiteurs de plonger dans les 100 derniers jours de ce conflit.

À l’occasion du jour du Souvenir, nous nous sommes entretenus avec René Chénier et Philippe Baylaucq, respectivement producteur et réalisateur des œuvres créées dans le cadre de cette première collaboration entre l’ONF et le Musée.

Le 11 novembre 2018 marquera le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. L’armée canadienne y a joué un rôle majeur, en particulier lors de sa dernière phase, nommée la « campagne des 100 jours » (du 8 août au 11 novembre 1918). Pour souligner l’événement, le Musée canadien de la guerre a fait appel à l’ONF, qui dispose d’archives de cette période.

Char d’assaut canadien de la Première Guerre mondiale

Le cinéaste Philippe Baylaucq a rapidement été séduit par la perspective de revisiter certains épisodes du conflit.

« Mes deux grands-pères ont été des survivants de la Première Guerre. J’ai donc un lien personnel avec ce sujet, qui m’a toujours fasciné. Et en tant que cinéaste, j’étais extrêmement intéressé par l’idée de rendre ces archives vivantes. »

C’est ainsi que sont nés, en l’espace de trois mois, les courts métrages Les chars d’assaut d’Amiens et Le dilemme de Currie, de même que l’installation immersive Le dernier jour, Mons.

Sortir le cinéma de son cadre habituel

Ce qui au départ devait être un projet vidéographique assez traditionnel a toutefois été métamorphosé par le tandem Baylaucq-Chénier, reconnu pour ses créations immersives comme Kyma (pour le Planétarium) ou Un jour sur le pont Franchère (pour Pointe-à-Callière).

« Nous avons choisi d’employer des moyens différents pour livrer au Musée le contenu créatif désiré », explique René Chénier, qui a aussi produit le projet d’envergure Expo 67 Live dans le Quartier des spectacles de Montréal. « Pour créer les trois œuvres, nous avons utilisé diverses techniques de pointe permettant de transformer des archives centenaires en projets complètement inusités. »

Même s’ils font appel aux archives pour obtenir des résultats variés, les trois œuvres de l’ONF ont en commun d’avoir été imaginées spécifiquement pour le Musée canadien de la guerre, plutôt que pour une diffusion dans une salle de cinéma traditionnelle.

« Lorsqu’on travaille ensemble, René et moi, on doit conjuguer l’art du cinéma avec les besoins d’une expo. C’est un contexte de création très riche, dans lequel il faut aussi tenir compte de la mise en espace, de la scénographie, des éléments tactiles ou des objets, du parcours… » explique le réalisateur.

Par exemple, alors que la demande initiale du Musée pour Le dernier jour, Mons était un film traditionnel présenté sur un seul petit écran, Baylaucq et Chénier ont entrepris d’en faire une immense œuvre immersive qui se déploie sur quatre écrans.

Extrait de l’oeuvre Le dernier jour, Mons :

En ce qui concerne Les chars d’assaut d’Amiens, le projet de base, soit la recréation en carton-pâte d’un côté de char, est devenu un film de deux minutes qui montre à quoi pouvaient ressembler ces véhicules en action lors d’une bataille.

« Mon travail était vraiment particulier : j’ai utilisé des archives et des documents historiques — donc une base documentaire — pour créer des fictions », résume Baylaucq, qui explique que plusieurs historiens et intervenants du Musée ont participé à la conception de ses œuvres pour en assurer l’exactitude.

Le dilemme de Currie

L’objectif du troisième projet, le court métrage Le dilemme de Currie, représentait un autre défi de taille : évoquer les états d’âme d’un général canadien qui prend la décision d’entraîner ses troupes dans une stratégie très périlleuse. N’ayant ni le budget pour tourner un film de fiction, ni le temps de créer une animation, Baylaucq avait toutefois en main un précieux document d’archives : un bref film muet en noir et blanc montrant le général Currie dans un bureau avec ses officiers.

Regardez Le dilemme de Currie :

Le dilemme de Currie, Philippe Baylaucq, offert par l'Office national du film du Canada

L’extrait datant de 1918 a été complètement métamorphosé. On l’a d’abord doté de couleurs, selon la volonté du Musée. « Le processus de colorisation d’une archive est très complexe et coûteux. Beaucoup d’ajustements ont été nécessaires, pour en arriver à la couleur de peau exacte, par exemple. Mais nous sommes très satisfaits du résultat! » explique Chénier.

L’archive silencieuse a également été dotée de sons. En se basant sur les conseils d’historiens et de spécialistes du doublage, Baylaucq a dû — littéralement — faire parler les personnages : il a imaginé leurs propos et recruté des acteurs pour les livrer.

« J’ai fait une analyse approfondie de toutes les réactions des personnages de l’extrait. Ensuite, j’ai créé une charte d’expressions et d’attitudes, qui m’a servi à écrire le texte. C’était comme un processus de scénarisation inversé! »

Le concepteur Sylvain Bellemare s’est ensuite chargé de créer de toutes pièces une ambiance sonore réaliste.

Puisque la séquence était parsemée de coupes sèches, Baylaucq a également entrepris de tourner en studio ses propres plans de coupe pour les insérer, après avoir fidèlement reconstitué le décor de l’époque. Il a aussi imaginé une nouvelle scène permettant d’illustrer la solitude du général après sa rencontre avec les officiers.

À l’issue de ce travail colossal, Le dilemme de Currie est désormais un fascinant film hybride, dont le montage intègre des images d’hier et d’aujourd’hui.

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