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24 DAVIDS | Le tour du monde poétique de la documentariste Céline Baril

24 DAVIDS | Le tour du monde poétique de la documentariste Céline Baril

24 DAVIDS | Le tour du monde poétique de la documentariste Céline Baril

Pour son nouveau documentaire, 24 Davids, la réalisatrice Céline Baril a visité une dizaine de pays pour rencontrer des gens qui ont des idées pour réinventer le monde. Tous se prénomment David. Voici notre entretien avec la cinéaste.

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Vous êtes une grande lectrice. En quoi vos lectures ont-elles influencé ce projet de documentaire?

Je lis beaucoup sur la science. Je trouve la démarche des physiciens magnifique. Nous, les humains, ne sommes qu’un petit point dans l’univers et cela nous renvoie à une forme d’humilité. Au début du film, je me demande si le XXIe siècle sera le siècle de la philosophie et des sciences parce que tout change. Avec la technologie, tout avance très vite. Il va falloir des sciences humaines et des sciences pures comme la physique pour comprendre dans quoi on vit. Et ce n’est pas uniquement l’écologie qui est en cause ici : ce qu’on a, ce qu’on a brisé et ce qui va nous arriver… C’est beaucoup plus large.

Ce questionnement que vous évoquez dans une entrevue avec David Bollier était-il la prémisse de votre film ou représente-t-il le résultat de vos recherches?

Il s’est imposé dans le processus de création. J’étais en train de lire David Bollier quand on a su par hasard qu’il venait à Montréal. On a pris rendez-vous, ça a été notre premier tournage pour ce film. Bollier est un activiste américain qui fait partie d’un mouvement mondial pour la défense des biens communs, notamment l’eau, l’air, les territoires.

Il y a cette idée de la rencontre dans vos films, et particulièrement dans celui-ci.

Oui, mes films sont des films de rencontres. Je ne sais jamais où ils vont me mener. C’est ça ma démarche, ma façon de faire. J’aime les hasards, m’en aller sur la route et voir ce qui va se passer. J’aime discuter, me retrouver face à quelqu’un et laisser advenir la vraie rencontre. J’avais un David en la personne de David Bollier et j’en ai cherché d’autres. Ce qui m’intéresse, c’est que tous ces individus que je croise aient trouvé une façon de vivre, qu’ils soient engagés dans leur vie. Chaque David — et ils sont au nombre de 24 — a une chose bien à lui.

Pourquoi le prénom David?

Je ne suis jamais centrée sur un sujet. J’avance avec l’époque, comme si j’étais tout le temps en mode de tournage. J’avais le désir d’embrasser large, mais il me fallait une contrainte pour ça. Donc, j’en ai cherché une un peu folle, ludique. Et là, j’ai pensé à un prénom et c’est tombé sur David. Je lisais David Bollier à ce moment-là, et David est un prénom commun à plusieurs cultures. J’aimais l’idée de pouvoir me promener à travers le monde, d’avoir des rencontres libres avec une ribambelle de Davids. On est allés au Mexique, en Afrique, en Colombie, en Angleterre. On a fini le film à Calais [dont le camp a été démantelé depuis] avec un petit Soudanais, un David anonyme qui ne voulait pas dire son nom.

Votre film et, plus généralement, votre démarche ne sont pas dans le registre du militantisme.

Non, le film n’a pas ce ton-là. Ce qui lie tous ces Davids, c’est mon regard, ma façon de regarder la vie, le type de musique que je veux composer avec tout ça. C’était une entreprise risquée, mais j’avais confiance. Le projet était un peu fou et on a eu des sueurs : des Davids qui n’étaient pas là, d’autres qui nous ont laissé tomber. On recueillait les expériences des gens et ça devenait quelque chose de vivant, de poétique aussi. En fait, le ton est plus poétique que militant.

Vous êtes parties de la contrainte d’un prénom masculin. Diriez-vous que vous posez un regard féminin sur ces 24 Davids?

Je n’ai jamais analysé ça. J’ai une approche de femme, c’est sûr, dans ma façon de discuter, d’aimer être avec les gens, d’être dans une position d’égal à égal. Mes Davids sont tous égaux. Il n’y a jamais de hiérarchie entre les gens dans mes films. C’est peut-être là mon côté féminin. Il y a 24 Davids, mais la colonne du film est une femme. J’ai aussi ma poésie, ma façon de tourner, de monter.

Dans quel état d’esprit aimeriez-vous que le spectateur se trouve après avoir vu le film?

On est dans l’émotion de tous ces humains sur différents continents. C’est une expérience très simple. Il ne s’agit pas ici de susciter une prise de conscience, mais plutôt d’aller vers la poésie et la vie. Juste vivre et être attentif aux choses autour de soi. Je ne défends pas un sujet ou une cause. Je veux qu’on flotte là-dedans, dans la beauté du monde.

24 Davids est une production de Colette Loumède, du studio Documentaire de l’ONF.

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  1. C’est dommage d’avoir acheté le film il y a quelques jours à peine à voir su mais je ne regrette rien, super documentaire!!!

    — daoust101,
  2. J’ai bien aimé ce film. Et particulièrement l’effort des David,hommes de science, à donner leur propre interprétation de l’univers et du monde dans lequel on vit, et cette remarque à la fin où le scientiste dit qu’au fond, il se demande d’où nous vient ce besoin de comprendre. Ça m’a fait penser à Nietzsche qui a écrit : « Au fond, ce que je cherche, c’est la raison de ma recherche. »
    C’est aussi très flatteur d’avoir parmi les cinéastes québécoises, Céline Baril, qui a fait un film remarquable, avec son équipe. Bravo Mme Baril et félicitations !

    — Carol Rivest,

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