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5 questions à Elisapie, co-porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie 2016

5 questions à Elisapie, co-porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie 2016

5 questions à Elisapie, co-porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie 2016

Depuis 11 ans maintenant, l’ONF participe aux Rendez-vous de la Francophonie en proposant des centaines de projections gratuites dans les communautés francophones à travers le pays.

Cette année, les porte-paroles des Rendez-vous sont la cinéaste et musicienne Elisapie et l’humoriste Mario Jean. Elisapie a déjà réalisé un film avec l’ONF en 2003 : Si le temps le permet, un magnifique court métrage documentaire très personnel, qui nous transporte au Nunavik, en pleine immensité boréale. Le film sera d’ailleurs mis de l’avant sur la page d’accueil ONF.ca le 3 mars prochain, jour du lancement des RVF 2016.

Si le temps le permet , Elisapie Isaac, offert par l'Office national du film du Canada

Dernièrement, j’ai eu la chance de rencontrer Elisapie au Caffè in Gamba à Montréal. Nous en avons profité pour discuter des Rendez-vous, de sa relation avec la langue française et de son travail de cinéaste et de musicienne. Voici donc un résumé de cette rencontre.

Entrevue avec Elisapie Isaac

Vous êtes la porte-parole des Rendez-vous de la Francophonie 2016. Pouvez-vous nous parler de cet événement?

Les Rendez-vous sont un grand rassemblement pan-canadien – il faut le préciser, parce qu’il y a beaucoup de Francophones au Canada, d’Est en Ouest du pays – et une foule d’activités pour promouvoir la langue française.

On y retrouve des activités pédagogiques pour les jeunes, du cinéma, des films, des spectacles… Plein de rassemblements dans toutes sortes de milieux : artistique, pédagogique, éducatif, etc. Alors voilà! C’est un super rassemblement. Un événement privilégié aussi, parce que je pense qu’il n’y a pas beaucoup de peuples au Canada qui vivent un rassemblement aussi fort et aussi grand. C’est un événement incroyable. À mes yeux à moi, en tous cas!

Pourquoi avez-vous accepté d’être la porte-parole cette année?

Je n’avais pas besoin « d’accepter ». C’est un privilège! Je suis une francophile. Mais je pense que je suis plus qu’une francophile : j’ai appris à m’exprimer en grande partie grâce au français.

Le français n’est pas votre langue première?

Non, je parle inuktitut, la langue des Autochtones du Grand Nord… celle des Inuits.

Pour moi, être la porte-parole des Rendez-vous est vraiment un privilège. Ma mère, qui est décédée maintenant, voulait absolument que je parle le français; elle qui ne parlait ni français, ni anglais. Alors c’est un peu un hommage à ma maman.

Selon vous, pourquoi est-il important pour les Francophones, issus des minorités francophones à travers le Canada, de consommer l’art en français?

Pour moi, et pour mes amis Anglophones et Autochtones qui ont la chance de communiquer et de s’exprimer dans cette langue, parler français est une grande richesse. Il y a une sorte de rythme qui nous vient naturellement lorsqu’on parle français. C’est une langue agréable à écouter.

Mais ce n’est pas juste une question de langue, c’est tout le peuple francophone aussi, qui a une identité très forte et propre à lui-même. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de cette identité distincte, bien au contraire. Les non-Francophones doivent s’y ouvrir. C’est plus payant de se tourner vers l’autre que de s’y refermer.

Le 3 mars, Si le temps le permet (2003) sera à la une d’ONF.ca. Parlez-nous un peu de ce documentaire.

C’est un court métrage qui s’écoute très bien. On y retrouve beaucoup d’informations, mais c’est d’abord le point de vue d’une jeune inuite qui se pose des questions par rapport à son identité. Le film met aussi de l’avant toute la dualité entre modernité – les jeunes qui vivent à la manière des Blancs – et traditions – les plus vieux qui vivent à la manière des ancêtres et qui doivent s’adapter à leur nouveau mode de vie très sédentaire.

Quand je réécoute ce film, je suis nostalgique. Je l’ai tourné peu après être débarquée à Montréal. J’étais très jeune et je vivais beaucoup de changements à ce moment-là. Quand je regarde ce film, je me dis que je l’aime cette jeune… C’est drôle de me voir comme ça, avec toutes mes questions!

De voir à quel point vous avez grandi depuis?

Oui. Je pense que oui. Pour la première fois, je me permets de dire que je suis fière d’elle (cette jeune Elisapie). C’est rare qu’on puisse se dire ça à soi-même, mais je l’ai trouvée cute avec ses questions. En même temps, ces questions sont toujours bien présentes chez les jeunes Inuits.

C’est un film qui est encore très pertinent aujourd’hui. Est-ce qu’on peut s’attendre à un prochain bientôt?

Un prochain film? Je ne sais pas. Des petits films, peut-être? J’ai un projet de nouvel album en cours. Je devais faire un film, mais parfois l’appel de la musique est plus fort. C’est une question de survie. Je pense à une série de portraits depuis longtemps. Peut-être que ça va se réaliser en même temps que le projet d’album, qui sait?

On l’espère bien. Merci Elisapie.

 

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  1. Merci Elisapie pour ce beau retour au Nunavik à travers votre film extraordinaire, votre expérience et vos racines!

    J’y ai passé une seule année en 2010-20111 … j’ai trouvé cela difficile d’enseigner à Puvirnituq, mais jamais je n’oublierai les jeunes de ma classe, mes collègues, la toundra et ses grands espaces.

    Un très grand et beau moment de nordicité!

    Belle continuité dans ce qui vous anime! Rolande Trottier

    — Rolande Trottier,

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