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Première semaine à l’ONF

Première semaine à l’ONF

Première semaine à l’ONF

Ça m’a pris trois jours. Je n’avais pas fait le lien. Je croisais chaque matin et chaque soir cette armoire vitrée remplie des prix pour les différentes œuvres produites par l’ONF. Je voyais l’affiche de ce magnifique petit film pacifique (mais pas moralisateur) Voisins de Norman McLaren, légende canadienne de l’animation. Mais pour une raison qui m’échappe, j’avais ignoré la statuette dorée qui trône devant l’image de McLaren dans ce royaume vitré de la réussite : un Oscar. Comme un Français peut perdre de vue la tour Eiffel.

Bien que le prix soit souvent politisé et qu’il ne récompense pas toujours ceux qui le méritent (comment Raging Bull n’a pas gagné de prix de l’Académie?), bien que l’événement télévisuel puisse susciter de nombreuses objections (le sexisme de Seth McFarlane, la performance médiocre de James Franco, la longueur de la soirée, etc.), les Oscars provoquent toujours en moi une fascination béate. C’est peut-être le lot inévitable d’un créateur dont les rêves d’enfance n’ont pas tous été détruits, mais cette statuette, je la veux, un jour, chez moi. Pour quoi? Qui sait!

Ce que je sais, c’est que j’ai de plus en plus de respect pour ce que j’appelle « mon héritage ». Peut-être que je deviens vieux. Mais dans notre culture de l’instantané, quand le vidéoclip de la semaine devient vieux un mardi, il est parfois difficile, ou ringard, de regarder son passé et d’apprécier ce poids sur son épaule, cette charge que j’appelle l’héritage. D’accorder de l’importance à ce qui récolte de la poussière. Il suffit de  regarder l’Histoire pour que celle-ci revive.

Tandis que je traverse les corridors labyrinthiques de l’ONF, je croise notre héritage culturel : un Oscar certes, mais des dizaines d’autres prix récompensant notre cinéma, et des affiches, autant des classiques du documentaire que des animations originales qui ont cette qualité de plus en plus rare de ne pas être produite dans un seul but de rentabilité. À l’entrée de l’ONF, le bœuf de Bydlo de Patrick Bouchard nous rappelle que notre culture est bien vivante, et qu’il reste encore de la place pour de nouveaux icônes, peut-être. Au deuxième étage, le « plateau de tournage » du film d’animation Dehors Novembre du même cinéaste talentueux me rappelle la douce et triste mélodie des Colocs, et je me rappelle leur héritage, et leur musique, et leur sens. Et des animateurs s’affairent, la porte ouverte, à créer du cinéma. Et moi je les croise.

Les films dont je parle, les films que je nomme, les films qu’on m’a demandé de (re)décrire pour le vocable d’une nouvelle génération, ils sont là, sous vos yeux, sur ce site, n’attendant que vos yeux attentifs : de l’importance des caricaturistes à notre héritage syndical, en passant par des pamphlets bruts et puissants…tout y est! Ce n’est pas une nouvelle, je le sais, mais l’ONF est en ligne. Et en pénétrant ses portes, en longeant ses murs, je me sens carrément au centre de cet héritage culturel. La vérité, c’est que nous y sommes tous.

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