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Habiter – Au-delà de ma chambre : entrevue avec Caroline Hayeur

Habiter – Au-delà de ma chambre : entrevue avec Caroline Hayeur

Habiter – Au-delà de ma chambre : entrevue avec Caroline Hayeur

Cette année, en plus de collaborer avec des réalisateurs et des cinéastes, l’équipe d’ONF Interactif avait envie de travailler avec des photographes et des illustrateurs. Après Lettre à Vincent (sur le suicide), Réminiscence apocryphe (sur les lieux sacrés) et Lavi an pa fini (sur le séisme en Haïti), voici une expérience interactive sur un thème beaucoup plus léger : la notion du chez-soi comme espace de bien-être.

Pour Habiter – Au-delà de ma chambre, quatre adolescents de Montréal – Lysandre, Alice, Gwenaël et Hamza – nous présentent leur chambre à coucher, les membres de leur famille, leur passe-temps favori et leur maison imaginaire. Le résultat est pour le moins fascinant. Entrevue avec la photographe initiatrice du projet, Caroline Hayeur.

Quel est le point de départ de l’essai-photo Habiter – Au-delà de ma chambre?

J’ai travaillé sur une expérience similaire avec VU Photo, un centre de diffusion et de production de la photographie de Québec. J’ai participé à un projet de médiation intitulé Habiter avec des résidents du quartier Saint-Roch. Pour ma partie, j’ai proposé de travailler avec six jeunes issus d’un HLM sur un projet nommé Ici, c’est chez moi.

Comme pour le projet actuel, je les ai tous photographiés dans leur chambre en 360 degrés. Ils ont également réalisé une photographie de leur maison imaginaire. Nous avons travaillé ensemble sur les notions d’endroits et de bien-être. C’était un projet très figuratif. Une des adolescentes, originaire du Honduras, a d’ailleurs photographié ses souliers. Pour elle, ils représentent le bien-être et les voyages. Elle a écrit sur la photo : « Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé. ». Je lui ai demandé si elle savait d’où venait cette phrase. Elle m’a dit non. C’est tout de même intéressant de voir comment elle s’est appropriée à sa manière cette chanson de Félix Leclerc.

Le projet que je viens de compléter s’inscrit donc en continuité avec celui-ci. Lorsque Anne-Marie Lavigne, agente d’interactivité, m’a contactée pour travailler avec l’équipe de l’ONF, elle m’a demandé si j’avais déjà du matériel ou une idée qui avait de la substance qu’on pouvait utiliser. J’ai tout de suite pensé à ce projet et j’ai voulu répéter l’expérience avec des jeunes de Montréal.

Quel est ton lien avec les 4 jeunes d’Habiter – Au-delà de ma chambre?

Ce sont tous des adolescents que côtoie mon fils à son école secondaire. Il m’a aidé à les sélectionner. Le choix s’est fait par rapport à leur chambre à coucher. Chaque personnage a une chambre différentes et bien particulières. Gwenaël, par exemple, habite avec sa mère, son jeune frère, son beau-père et le copain de celui-ci. Lysandre a deux chambres à coucher, une chez chacun de ses parents qui habitent deux étages différents du même triplex. La chambre d’Alice, quant à elle, se trouve dans une verrière située en haut de chez ses parents. Tandis qu’Hamza a une plus petite chambre qu’il partage régulièrement avec des membres de sa famille marocaine en visite à Montréal.

Selon toi, que raconte la chambre à coucher d’un adolescent?

Je crois sincèrement que la chambre des jeunes a un impact sur leur vie. C’est le seul lieu d’intimité qu’ils ont. Leur chambre est un peu le début de leur espace personnel.

Je me suis aussi demandé quel était le rapport des jeunes face à la garde partagée. Par exemple, Lysandre a deux chambres : une chez sa mère et une chez son père. A-t-elle une double personnalité pour autant? Quelle est sa personnalité propre? Dans ce projet, on ne voit que sa chambre chez sa mère. Elle m’a avoué qu’elle s’y sentait mieux. Il y a certainement un rapport intéressant entre un adolescent et sa chambre.

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris en travaillant avec ces jeunes?

Les portraits qu’ils ont pris. Ils ont tous représenté les membres de leur famille d’une manière assez particulière et unique. Par exemple, Gwen a photographié le copain de son beau-père en contre-plongée. J’en déduis qu’il a une présence très forte au sein de sa famille.

De son côté, Hamza a photographié une fleur pour représenter sa mère, qui est plutôt timide devant les caméras. Il la présente comme étant une personne qui s’adapte bien à son milieu et qui prend soin d’elle et de ceux qui l’entoure.

Pour illustrer sa maison imaginaire, Alice a choisi de photographier le café de son père. C’est là qu’elle peut passer le plus de temps avec lui. Ce sont toutes des images fortes.

Au final, les quatre jeunes ont été très honnêtes dans leurs réponses. Leur témoignage fait preuve d’une réelle authenticité. Ils se sont approprié le projet. En faits, 80 % des photographies que vous voyez ont été prises par eux. Je n’ai photographié que leur passe-temps (hobby) et leur chambre à coucher en 360°.

Ils avaient tous accès à une caméra réflexe professionnelle pendant un week-end complet. Dès qu’ils l’ont eue, ils se sont immédiatement mis à se prendre en photo l’un et l’autre. Ils m’ont fourni du matériel solide au final et j’en suis très fière.

Pour le son, ce projet ne pouvait pas se faire sans Myléna Bergeron, avec qui j’ai un duo de vidéo-musique qui se nomme les Ying Yang Ladies.

Comment as-tu vécu l’expérience de la création d’un projet interactif pour le Web?

Il a fallu que je pense le projet en fonction du Web et de la notion de l’interactivité. Je voulais qu’il soit à la fois ludique et introspectif, tout en conservant un sens de l’interactivité. Ce qui n’est pas nécessairement évident.

L’autre défi a été le rapport au temps. Un projet pour le Web doit être court. J’ai donc essayé de conserver cet aspect associé au « clip ». J’ai calculé qu’en tout, il faut environ 15 à 20 minutes pour parcourir le projet.

Est-ce qu’il y a une manière de le parcourir ? Un mode d’emploi?

Non. Les gens sont libres d’aller dans la direction qu’ils veulent. Il serait difficile de s’y perdre. Le cadre de navigation est bien délimité. Lorsqu’on sélectionne un des quatre personnages, on se retrouve avec trois choix de clips à visionner.

J’ai moi-même parcouru le projet et je dois admettre que lorsqu’on le commence, on ne veut pas en sortir avant d’avoir tout vu. Merci Caroline.

C’est moi qui vous remercie!

Pour parcourir vous aussi l’expérience : Habiter – Au-delà de ma chambre

Au cours des prochaines semaines, les 4 jeunes du projet répondront à quelques questions sur ce blogue. Leurs réponses sont encore une fois… surprenantes! À suivre.

 

 

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