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BLA BLA – un film pour ordinateur de Vincent Morisset

BLA BLA – un film pour ordinateur de Vincent Morisset

BLA BLA – un film pour ordinateur de Vincent Morisset

Vous êtes nombreux à être tombés sous le charme de BLA BLA à son dévoilement la semaine dernière. Ce « film pour ordinateur » explore les principes de la communication, en traversant six étapes de la vie d’un petit bonhomme.

Hier après-midi, je me suis rendue au studio du créateur pour discuter avec lui de la conception du projet et de l’équipe de rêve qui l’a accompagné dans la création de BLA BLA.

Il est difficile de décrire le travail de Vincent Morisset. Il se présente sur son site Internet comme étant un « Web-Friendly Director ». Lorsqu’on lui demande ce qu’il fait dans la vie, il répond : « Je développe des projets pensés et conçus pour Internet et les plateformes numériques. » C’est le cas de son nouveau projet, qu’il a développé spécifiquement pour l’ordinateur.

« Je voulais, en décrivant BLA BLA comme un film pour ordinateur, changer la façon d’approcher l’expérience. Le mot film nous annonce une expérience narrative reliée à nos émotions.  La notion de site Web est plutôt associée à une source d’informations ou à une expérience plutôt cérébrale », explique-t-il.

Le réalisateur travaille sur des projets hors normes, souvent difficiles à catégoriser. C’est le cas de BLA BLA, qui est à la fois un site Internet, un conte illustré et un film d’animation. Au fond, Morisset aime bien ce flou artistique.

« J’ai eu la chance d’expérimenter avec ce projet pendant plusieurs mois. La méthode utilisée est donc expérimentale. Je crois que certaines personnes vont percevoir cet aspect de l’œuvre en la parcourant, tandis que d’autres y verront plutôt son côté ludique. C’est un projet qui peut se vivre de différentes façons. Chacun y voit ce qu’il veut, que ce soit un conte avec un personnage attachant ou une réflexion sur ce nouveau langage. »

Dans BLA BLA, rien ne se passe sans qu’une action soit engagée par l’usager. Chaque personne y fait ses propres choix et se crée une expérience unique. Pour Vincent Morisset, cet aspect est fascinant. « On peut comparer les personnalités des gens et observer leur bagage personnel à travers leurs actions. Certaines personnes sont plus méthodiques, tandis que d’autres sont plus curieuses ou essaient carrément de faire sauter la machine », poursuit-il.

Vincent Morisset et son équipe ont testé le projet avec des enfants. Une expérience qui s’est avérée fort intéressante. « Les tout-petits se promenaient dans BLA BLA avec beaucoup d’aisance, sans qu’on ne les guide d’aucune façon. Un adulte, qui saisit mal l’idée de l’interactivité, peut se mettre à cliquer au même endroit sans cesse et manquer toutes sortes d’avenues possibles, ajoute le réalisateur. Il y a certainement une question de culture dans tout ça. Les jeunes comprennent bien les principes interactifs. Ils savent naturellement quoi faire. »

Morisset conçoit l’interactivité de ses projets en suivant des courbes comportementales et peut ainsi prévoir et développer les différentes possibilités.

Tout le processus de création est enrichissant pour lui, mais il avoue prendre le plus de plaisir au moment où tout prend vie pour la première fois.

« Il arrive un point où tous les éléments connectent et prennent forme. C’est un moment magique. La ligne est fine entre le côté un peu maladroit et technique du projet et ce moment où tout prend vie et devient plus fluide. Ce n’est pas quelque chose qui s’intellectualise. C’est plutôt une sensation. Tu travailles fort, tu recommences et puis, tout tombe en place et tu y es. C’est un moment très gratifiant pour moi », admet le créateur.

À mi-chemin pendant l’entrevue, le réalisateur se lève et va chercher une des marionnettes utilisées pour la conception de BLA BLA. Elle fait environ 25 cm et ressemble un peu à une poupée pour enfant.

« Nous voulions que l’histoire parte d’un seul personnage. Au départ, le projet s’appelait « Le Ventriloque ». Toutes les voix passaient à travers ce personnage. Cette idée est restée au cœur du projet », explique le réalisateur. La personnalité du personnage s’est développée graduellement et il est devenu un être sensible :

« On cherchait un personnage qui se situait à mi-chemin entre quelque chose d’humain et d’animal au niveau de l’émotion. On voulait que l’utilisateur ait le sentiment d’apprivoiser une créature un peu fragile et déconnectée. C’était important pour nous que l’on sente que tout était fait à la main. On ne voulait pas que ça ait l’air fait à l’ordinateur. »

L’illustratrice derrière BLA BLA est Caroline Robert. Elle a créé ce personnage aux traits naïfs, sans toutefois tomber dans le dessin animé pour enfant.

« Le personnage sort de l’esthétique des films d’animation d’auteur. Il y a quelque chose d’assez accessible dans BLA BLA, même si c’est un projet expérimental. Je voulais un personnage qui attire spontanément la sympathie et qui soit porteur d’émotions », admet le créateur.

Lorsqu’il parle de son équipe de travail pour ce projet, Vincent Morisset s’enthousiasme : « J’ai eu la chance de travailler avec une équipe extraordinaire composée de Caroline Robert, de Philippe Lambert et d’Édouard Lanctôt-Benoît. »

Caroline Robert est une artiste-illustratrice-designer. « C’est elle qui a conçu et imaginé le visuel, affirme Morisset. Elle a apporté un côté artisanal et « fait à la main », poursuit-il. Caroline a réalisé les dessins animés et participé au développement des éléments numériques. » L’illustratrice prête aussi une partie d’elle-même au personnage : « C’est sa bouche que vous voyez lorsque qu’il parle », dévoile Morisset.

Philippe Lambert est un compositeur et un artiste musical de la scène underground. Il s’est fait connaître entre autre avec Monstre, son projet solo. Il est une figure de proue de la scène expérimentale de Montréal. « C’est un artiste très talentueux, admet Morisset. Il utilise sa voix comme instrument. Il a toujours fait de la musique sans mots. Je crois qu’il y a quelque chose de très connexe entre son travail et l’univers sonore de BLA BLA, même si celui-ci est fait dans un tout autre registre », poursuit-il.

Les deux amis se côtoient depuis plusieurs années.

« Nous avons gradué en même temps de l’UQAM. Nous avons réalisé plusieurs projets ensemble dans lesquels Philippe improvisait une musique avec sa voix et où je manipulais des personnages en stop-motion en réaction à ce qu’il faisait. En fait, la genèse de BLA BLA vient de cette collaboration entre lui et moi, qui dure depuis une douzaine d’années maintenant. »

Le quatrième collaborateur, le développeur Web Édouard Lanctôt-Benoît, est un jeune génie selon Morisset. « Il était encore aux études à l’UQAM, dans le programme Communication – profil Médias interactifs, lorsqu’il a participé au projet avec nous, confie Morisset. BLA BLA est le fruit de cette collaboration entre nous quatre. Nous nous sommes mutuellement nourris à tous les niveaux : récit, interactivité, animation, etc. Tous comprenaient et étaient sensibles à ce médium qu’est l’ordinateur. Chacun à sa manière, nous nous sommes complétés et nourris dans nos sphères de compétence respectives. Ce fût pour moi une collaboration très stimulante et ouverte », conclut le cinéaste.

Une première collaboration avec le département Interactif de l’ONF

Le producteur principal du studio Interactif de l’ONF, Hugues Sweeney, a contacté Vincent Morisset dès la création du département, il y a deux ans. L’artiste n’a pas hésité : « J’admire l’ONF et ses créateurs depuis longtemps. J’ai un grand respect pour ses pionniers du cinéma. Je me sens privilégié qu’on m’ait approché et offert cette occasion de travailler avec l’ONF », admet-il.

Ce sentiment de privilège est réciproque. Morisset est un pionner de la vidéo interactive et un génie de la création Web. Il est l’auteur de plusieurs réalisations, notamment pour le groupe Arcade Fire, dont be oNline B, considéré par plusieurs comme étant le premier vidéoclip interactif. Le réalisateur semble prendre plaisir à créer des œuvres numériques hors de l’ordinaire, et nous les découvrons toujours avec réel bonheur.

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Pour en savoir plus sur le projet et pour télécharger d’autres images : kit de presse BLA BLA.

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  1. Génial ! Très « cool » !
    Comme une petite parenthèse méditative.
    Poétique et ludique.
    Envoyé avec bonheur à ceux que j’aime.
    Merci 🙂

    — Clem,
  2. Wow, superbe, j’ai vraiment adoré cette expérience interactive, surprenant, génial! Merci !

    — Danielle St-Cyr,

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