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Rouli-roulant : la planche à roulettes à Montréal en 1966

Rouli-roulant : la planche à roulettes à Montréal en 1966

Rouli-roulant : la planche à roulettes à Montréal en 1966

Ce texte est une traduction de l’anglais.

L’ONF, nous le savons tous, est un paradoxe complet. D’une part, la vénérable institution publique a 73 ans. D’autre part, elle est si follement « cool » et avant-gardiste qu’on serait presque jaloux de son dynamisme.

L’un des films ayant le plus contribué à faire valoir le caractère décontracté de l’ONF est sans contredit Rouli-roulant, de Claude Jutra. Il s’agit d’un court métrage documentaire tourné en 1966 sur la culture montréalaise naissante de la planche à roulettes.

Ce film mordant de quinze minutes se livre à une exploration poétique de l’esthétique de ce nouveau sport tout en critiquant de façon à peine voilée les autorités, qui embêtent ces jeunes en confisquant leur planche et en les enjoignant de pratiquer leur sport à l’intérieur, par exemple dans ce ridicule aréna surpeuplé. Le film est d’ailleurs, et à juste titre, dédié « à toutes les victimes de l’intolérance ».

J’avais toujours cru que Rouli-roulant était « le premier film de planche », mais mon copain Gil Nault, toujours plein de ressources et féru de ce sport, a balayé cette illusion. Il semblerait qu’un autre film de planche de la première heure au titre évocateur de Skaterdater, précède le nôtre d’une petite année.

Qu’il soit premier ou deuxième, nous devons à Jutra une fière chandelle d’avoir fait ce film, parce que ceux et celles qui ne se trouvaient pas dans les parages à l’époque n’auraient jamais pu imaginer le paysage montréalais qui a vu naître le rouli roulant au milieu des années 1960. Franchement, ça ne s’invente pas.

Deux trucs à ce propos. D’abord, les modes. Oubliez le chic du planchiste contemporain que, personnellement, j’adore (chaussettes hautes, shorts longs, coton ouaté à capuche, tatouages, soupir). Il semble que les pionniers montréalais de la planche aient plutôt opté pour le col roulé, le cardigan bien attaché, la chaussure de cuir et le trench. Sérieux. Ces garçons étaient bien plus proches des branchés de Williamsburg (ou des Beatles du début!) que des hors-la-loi du wakeboard en piscine genre SoCal, disons.

Ensuite : la planche elle-même. Que ce soit dans le parc du Mont-Royal ou le long des côtes de Westmount, ces jeunes ne semblent pas manifester le moindre enthousiasme à rouler sur leur planche. Je ne parle pas tant des figures (on a inventé le « ollie » à la fin des années 1970), mais des positions non conventionnelles sur la planche elle-même. Les gars sont assis sur leur planche, ou couchés, ou debout avec une fille sur les épaules, etc. Comme si tout se passait au rythme d’une bossa nova bien relaxe.

Bref, quelle que soit votre opinion à propos des planchistes ou de la culture de la planche en général, ce film mérite absolument que vous lui consacriez quinze minutes de votre temps. Lancez-vous, c’est le printemps!

Rouli-roulant , Claude Jutra, offert par l'Office national du film du Canada

P. S. : ONF/interactif dévoilera sous peu un ambitieux projet interactif inspiré de Rouli-roulant. Je ne saisis pas encore tout à fait en quoi consistera ce projet en plusieurs étapes, mais il semble que des cinéastes de planche de tous les coins du monde travaillent en ce moment à refaire des versions abrégées (6 minutes) du film et que dès cet automne, les adeptes de partout pourront expédier leurs propres hommages et commentaires liés à cette grande épopée de la planche. À suivre.

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    1. Dominique, tu a juste a faire » j’aime » et il vas y avoir une fenêtre pour la publication sur Face book ou
      si ça ne marche pas copie l’adresse…

      — YBou,
  1. Ah, c’est bien cette mine d’enthousiasme par une journée aussi sombre pour l’ONF !

    Je suis un skater depuis 22 ans, et j’ai longtemps documenté le sport (textes et photos) dans les Amériques et en Europe (autour de 350 publications en 13 ans). Étant également un cinéphile et fan de Jutra, ce texte m’interpelle de plusieurs façons. J’ai un cadre dans mon bureau avec l’affiche que le CCA a fait à partir du même photogramme que vous avez utilisé au centre de votre texte, le « filé » où la forme des chaussures du skater sont découpées (l’affiche était pour l’exposition « Entracte : films d’un futur héroïque » du 25 novembre 2009 au 28 février 2010).

    J’ai appris des choses en lisant votre texte ; l’existance de « Skaterdater » ainsi que du projet hommage à « Rouli-roulant ». Des bonnes nouvelles : que le film de Jutra talonne les origines du film de skate et qu’un hommage lui soit rendu (des amis filmeurs de skate d’ici et de l’Amérique Latine admirent cette oeuvre), mais je doute qu’aucun puisse se targer d’avoir comme narrateur un acteur aussi célèbre que Charles Denner ! Quoique si le défi tombe dans les mains de Spike Jonze, ancien photographe de skate, tout est possible… Il a déjà fait participer Owen Wilson à des films de skate…

    Pour terminer, afin de ne pas reduire l’image du skater à celle du gars en bermudas et capuchon, un petit film qui rend bien l’esprit du skate de rue, de l’exploration urbaine qu’implique le skate « street », un skater à Paris.

    http://www.dailymotion.com/video/x322n2_parisien_news

    — Félix Faucher,

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