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Lancement d’Unikkausivut : Transmettre nos histoires à Kuujjuaq, au Nunavik

Lancement d’Unikkausivut : Transmettre nos histoires à Kuujjuaq, au Nunavik

Lancement d’Unikkausivut : Transmettre nos histoires à Kuujjuaq, au Nunavik

Le mardi 8 novembre, avant l’aube, nous quittons Iqaluit et prenons un vol nolisé d’Air Inuit à destination de Kuujjuaq. Dans le Nord, « vol nolisé » signifie avion à hélice de format ludique et ce matin-là, notre manège se trouve être un De Havilland DHC-6 Twin Otter.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien les petits avions utilisés en région, le Twin Otter est un appareil très confortable de quinze places (la société De Havilland Canada fabrique deux appareils encore plus petits, soit le Chipmunk et le Beaver). Lorsqu’on atterrit, il faut se pencher pour regagner son siège, comme si l’on se trouvait dans une petite tente-bulle. Et nul besoin de s’inquiéter d’avoir à partager sa rangée avec des ronfleurs ou des dormeurs dont la tête dodelinante est attirée vers votre épaule comme un aimant! Dans ces appareils, on ne trouve que des sièges simples de chaque côté de l’allée.

Notre fidèle Twin Otter met juste un peu plus de deux heures à nous conduire au-delà du détroit d’Hudson. Avant de monter au-dessus des nuages pour atteindre l’altitude de croisière, nous apercevons un spectaculaire lever de soleil. Homère, qui a écrit « l’Aurore aux doigts de rose », se serait émerveillé de la couleur de ce ciel qu’il nous est donné d’admirer, des milliers de pieds au-dessus de la toundra.

Arrivés à Kuujjuaq, nous nous frayons un chemin jusqu’au siège de la Société Makivik. Makivik, qui en inuktitut signifie « se lever », est un organisme ayant pour mandat de protéger les droits et les intérêts des Inuit du Nunavik. Nous y dînons en compagnie du président Pita Aatami, de son conseil, du maire de Kuujjuaq Paul Parsons, ainsi que des représentants de la Commission scolaire Kativik et de l’Institut culturel Avataq. Après le repas, Tom Perlmutter, président de l’ONF, présente officiellement le projet Unikkausivut aux côtés du commissaire adjoint, Claude Joli-Cœur.

Pita Aatami, que nous avons déjà eu le plaisir de rencontrer et d’entendre à Ottawa, se rappelle avoir vu les films de l’ONF à l’école, en particulier la série Netsilik : « Il y avait des projections à l’école. Nous les attendions toujours avec impatience et n’en manquions jamais une. »

Pita Aatami ajoute que même si les films seront indéniablement utiles dans chacune des quatre régions inuites, ils joueront un rôle très particulier sur la langue de terre qui borde la forêt, au Nunavik. « Nous vivons en terre crie, dit-il. À la limite des arbres. La plupart d’entre nous ne savent pas chasser l’ours polaire ou construire des iglous. Sauf peut-être cet homme à ma gauche, ajoute-t-il en pointant du doigt Johnny Peters (vice-président aux Ressources renouvelables à Makivik). » L’homme en question porte des lunettes et a un beau visage buriné par le climat. « Il a grandi à Kangirsuk. »

Johnny Peters

 

Maggie Emudluk, présidente de l’Administration régionale Kativik, indique qu’elle a entendu parler du projet deux semaines auparavant, dans une interview qu’accordait Peter Irniq à la CBC. Peter Irniq, qui a collaboré au projet à titre de conseiller avec Martha Flaherty, a également prêté sa voix à certains des films. Maggie Emudluk se dit ravie de l’entendre dans ces grands films de l’ONF qu’elle avait aimés lorsqu’elle était enfant : les séries Tuktu et Netsilik.

Elle évoque le fait que son propre père était du film Les Annanacks. « Ce film est très proche de moi », dit-elle, en ajoutant que la collection Unikkausivut sera utile à tous les Inuit. « Elle sera bonne pour nos enfants, et pour leurs enfants. »

Sarah Airo, directrice adjointe à la Commission scolaire Kativik, remercie l’ONF d’avoir rapporté les films au Nord. Elle souligne que les écoles utilisent encore les versions VHS de l’ONF, mais que le programme éducatif se trouve actuellement en révision. « La technologie a évolué, dit-elle. Et nous devons évoluer aussi. Nous sommes très enthousiastes. » Elle a hâte de voir comment les films d’Unikkausivut s’intégreront au nouveau programme.

Pita Aatagami et Tom Perlmutter

 

Le soir précédent, on a présenté certains films du projet à l’hôtel de ville de Kattitavik. Malgré le fait que l’événement se trouvait en concurrence avec deux autres activités du mardi particulièrement attrayantes, à savoir la soirée du hockey et le bingo à Kuujjuaq, on a enregistré une présence appréciable du public à la projection.

Nous avons visionné Pierres vives, un film fantastique que tout le monde devrait voir (vous le trouverez en ligne ici), et Lumaaq : une légende eskimo, un film de Co Hodeman qui porte sur un garçon aveugle, un huard, et sur les risques de la vengeance.

Après la projection, sur le chemin du Nunavik Coop Hotel, nous marchons directement dans la zone d’arrivée d’un groupe de jeunes lugeurs qui s’amusent à glisser en traîneau et en tapis magique dans l’obscurité (oui, c’est sans doute plutôt risqué, mais pour m’être moi-même souvent livrée à l’exercice, j’avoue que c’est absolument génial).  En riant et en criant comme ce petit cochon qui a fait « oin, oin, oin tout le long du chemin », les enfants s’entassent à trois sur le traîneau pour glisser encore plus vite et foncer sur la pente courte et abrupte. Les enfants, il est toujours chouette de le constater, sont les mêmes partout.

Le lendemain matin, il y a de fortes chances que certains de ces lugeurs nocturnes se trouvent au gymnase de l’école Jaanimarik lorsque, fidèles à l’esprit des projectionnistes itinérants de l’ONF qui nous ont précédés, nous apportons une sélection de films tirés d’Unikkausivut pour les faire visionner aux élèves. Dirigée d’une main ferme, mais avec amour par Pierrette Beauvais, l’école Jaanimarik accueille à la fois les écoliers du primaire et ceux du secondaire de la communauté de Kuujjuaq. Au total, quelque 375 élèves sont inscrits à l’école, qui se partage entre le secteur francophone et le secteur anglophone. Au départ, les enfants reçoivent tout l’enseignement en inuktitut. Ce n’est que lorsqu’ils atteignent la quatrième année qu’ils doivent choisir entre le français ou l’anglais, langue seconde.

Parmi les films que nous présentons figurent Povungnituk au mois de juin et L’été chez les Esquimaux, un court métrage documentaire paru en 1944, qui raconte la vie quotidienne des Inuit durant les mois d’été. Les enfants sont complètement fascinés par les scènes de chasse et de pêche, mais ils éclatent de rire quand les turbulents chiens de traîneau se mettent à sautiller sur place pour essayer d’attraper des poissons qu’on a suspendus pour sécher. Tous s’amusent bien à cette matinée de l’ONF, et nous quittons l’école Jaanimarik heureux de savoir qu’Unikkausivut a atteint la destination souhaitée : les enfants du Nunavik.

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Visionnez les films de la collection Unikkausivut sur ONF.ca.

Procurez-vous le coffret DVD.

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