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La programmation numérique à l’ONF / 2e partie de l’entretien avec Hugues Sweeney

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Quel sont vos objectifs au niveau de la production Web?

HS – Le but est de devenir leader mondial dans le domaine, entre autres dans le documentaire Web et les œuvres interactives. C’est vraiment un univers à explorer. Il y a là une occasion pour l’ONF de marquer l’histoire comme il l’a fait à la fin des années 50 avec le cinéma direct.

Il y un virage qui est en train de se passer sur le plan technologique. Il y a des gros changements de paradigme sur ce plan et sur le plan de la communication aussi. L’ONF demeure un endroit où un temps de réflexion est posé. Ça donne la capacité de produire des œuvres qui ont une profondeur au niveau de la réflexion, au niveau artistique, ou les deux. À l’ONF, on essaie des choses qu’on ne fera pas ailleurs. On n’est pas dans le reportage. On est vraiment dans une démarche documentaire qui traite des grands enjeux sociaux. C’est aussi une façon d’aller chercher un auditoire plus jeune, très actif sur ces plateformes-là. Le Web est de plus en plus utilisé comme un média de masse, particulièrement chez les plus jeunes : l’écoute de la radio est en déclin, tranquillement la télévision aussi. Et le temps consacré au Web est énorme.

Parlez-nous des comportements observés sur le Web

HS – Les plus jeunes, dans la vingtaine, sont plus portés à être actifs, à contribuer, à commenter, à participer, à avoir un compte Flickr où ils déposent leurs photos. Les gens ne sont plus seulement dans une consultation de contenus mais aussi dans une forme d’action et de participation. Ça créé une autre dynamique. Ça ne change pas la tradition documentaire linéaire qui a toujours sa valeur et son importance mais c’est autre chose. Ça ouvre à d’autres possibilités qui ne sont pas celles du 52 ou 90 minutes. Ça amène une autre façon de regarder le réel, une autre façon de voir le monde.

En quoi les comportements des utilisateurs influencent-ils la création Web?

HS – Avec une souris dans les mains, les gens manipulent le contenu. Ça peut être pour décider de la séquence de visionnement d’un contenu ou carrément de collaborer à une production. Ça change complètement la perspective de création. Je fais toujours l’analogie au travail de l’architecte qui est de concevoir une œuvre mais une œuvre qui va être utilisée. C’est peut-être la différence avec la production linéaire où on livre une production. Avec le Web, le but est de livrer une mise à disposition de contenus. On ne sait pas dans quel ordre les gens vont consulter les contenus, ni de quelle façon ils vont le faire. Combien de temps ils vont passer, parce qu’on ne contrôle pas le temps non plus. Souvent, le documentaire va être écouté jusqu’a la fin, alors que la durée sur le Web ouvre à une toute autre dimension, complètement. On est aussi dans les durées plus courtes. Les gens vont consulter des œuvres fortes, 10, 12 minutes, au plus. Il faut avoir un impact fort mais en moins de temps, et utiliser le geste de l’internaute pour créer l’impact. Comment arriver plus rapidement au but? C’est vraiment un beau défi pour les créateurs.

Sur Onf.ca, on a déjà un public de qualité — avec tout le fond d’archives — beaucoup d’œuvres sont plutôt longues et les gens les visionnent, pour la plupart , jusqu’a la fin. Donc, les gens passent quand même beaucoup de temps à regarder le contenu. Il nous faut donc savoir mesurer nos attentes.
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À lire jeudi prochain la dernière partie de cet entretien, consacrée aux enjeux sociaux et l’engagement citoyen.

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